(Toronto) La pandémie a continué de gruger les profits de Restaurant Brands International au troisième trimestre, car la perturbation des routines quotidiennes comme aller au travail et emmener les enfants au hockey a nui à ses ventes.

La société mère des chaînes Tim Hortons, Burger King et Popeyes a réalisé un profit de 223 millions US, ou 47 cents US par action, pour le trimestre clos le 30 septembre, en baisse par rapport à celui de 351 millions US, ou 75 cents US par action, du même trimestre un an plus tôt.

Les revenus ont totalisé 1,34 milliard US au troisième trimestre, contre ceux de 1,46 milliard US de la même période l’an dernier.

Le recul d’une année à l’autre était essentiellement attribuable à un déclin du côté de Tim Hortons et Burger King, ainsi qu’à une baisse de ventes dans la chaîne d’approvisionnement. Cela a été partiellement contrebalancé par une augmentation des ventes chez Popeyes.

Le chef de la direction de Restaurant Brands, Jose Cil, a indiqué que si les restaurants avaient fait des « progrès constants » en matière de réouverture, la performance de l’entreprise témoignait également de « certains impacts plus difficiles de la pandémie sur le comportement des consommateurs ».

« Les routines restent en suspens pour un pourcentage important de personnes, car de nombreux bureaux, écoles et autres établissements restent fermés », a-t-il expliqué lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

« Des millions de personnes travaillent encore à domicile, et la récente augmentation des cas (de COVID-19) dans différentes parties du monde a amené certaines localités à rétablir certaines restrictions, y compris la fermeture de salles à manger dans certains cas. »

Le changement des habitudes de consommation a profondément affecté la chaîne de cafés Tim Hortons.

« Tim Hortons est étroitement lié à la vie quotidienne au Canada », a souligné le directeur des services corporatifs de RBI, Duncan Fulton, lors d’une entrevue.

« Nous sommes liés aux habitudes de déplacements au travail, nous sommes liés à la façon d’emmener les enfants à leur pratique de hockey ou de soccer », a-t-il affirmé. « Si ces modèles sont perturbés, cela a évidemment un impact sur notre activité. »

Fermetures et menus numériques

Malgré tout, RBI reste concentré sur le « positionnement à long terme » de ses trois grandes marques dans le but de renouer avec la croissance, a assuré M. Cil.

Il a ajouté que la société procédait comme prévu avec la soi-disant optimisation du portefeuille énoncée au trimestre précédent, qui verra le remplacement des anciens restaurants sous-performants par de nouveaux emplacements.

« Les magasins que nous fermons génèrent des revenus inférieurs de 30 % à la moyenne de leur région », a-t-il expliqué. « Nous prévoyons que les fermetures auront un impact relativement faible à court terme sur le nombre d’établissements et un impact encore plus faible sur les ventes à l’échelle du système. »

Restaurant Brands n’a pas divulgué le nombre de fermetures prévues cette année. Au lieu de cela, la société a indiqué que la croissance nette de son nombre de restaurants – qui prend en compte les fermetures et les ouvertures de restaurants de ses trois marques – sera stable cette année.

Pendant ce temps, RBI déploie des tableaux de menus numériques dans ses services au volant, ceux de Tim Hortons en tête.

La chaîne de cafés compte actuellement 800 menus numériques installés, et chacun des 2700 Tim Hortons canadiens devrait avoir les nouveaux menus d’ici la fin de 2021.

Tim Hortons teste actuellement des options permettant de numériser une carte de fidélité ou de payer directement à partir du menu numérique, au volant.

« Il s’agit de moderniser le service au volant et d’intégrer des récompenses de fidélité pour offrir un service plus personnalisé et plus rapide », a précisé M. Fulton.

Les nouveaux menus donnent aux restaurants la possibilité de s’engager dans des ventes de marketing prédictif qui s’appuient sur des éléments tels que la météo ou les meilleures ventes régionales, ou un marketing plus personnalisé si les clients choisissent de numériser leur carte de fidélité.

« Si vous êtes à Halifax et qu’il fait froid et brumeux, nous avons la capacité de promouvoir une boisson chaude par rapport à une journée chaude et ensoleillée, pour laquelle nous pourrions promouvoir une boisson froide », dit-il.

« Si vous numérisez une carte de fidélité, nous comprenons vos habitudes d’achat et pouvons vous faire des recommandations plus personnalisées. »

Sur une base ajustée, Restaurant Brands a indiqué avoir réalisé un profit de 320 millions US, ou 68 cents US par action, un résultat en baisse par rapport à un profit ajusté de 337 millions US, ou 72 cents US par action, pour la même période l’an dernier.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit de 63 cents US par action, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.