(Londres) La compagnie aérienne britannique Virgin Atlantic, en grande difficulté à cause de la pandémie de COVID-19 qui a mis à l’arrêt le trafic aérien mondial, a levé 1,2 milliard de livres (2,05 milliards CAD) de fonds privés pour éviter la faillite.

Cette recapitalisation « s’ajoute aux mesures d’économie de 280 millions par an et à 880 millions de livres de refinancement et rééchelonnement des remboursements de l’achat de nouveaux appareils sur les 5 prochaines années », précise la compagnie fondée il y a 36 ans et codétenue par le milliardaire Richard Branson.

« Virgin Atlantic a passé une étape importante pour assurer son avenir avec une recapitalisation privée, à la suite de l’impact sévère de la pandémie de COVID-19 sur l’économie mondiale et le transport aérien », commente dans un communiqué la compagnie, qui avait déjà fait savoir en mai qu’elle supprimerait quelque 3000 emplois.

Cette restructuration est fondée sur un plan d’activité à cinq ans avec « le soutien de ses actionnaires » de référence Virgin Group et Delta, qui détient 49 % du capital, « de nouveaux investisseurs et créditeurs, et ouvre la voie à […] un retour à la rentabilité à partir de 2022 ».

Les actionnaires apportent 600 millions de livres dont 200 millions de la part de Virgin Group - attribués par le Financial Times à Richard Branson lui-même, ce que la compagnie se refuse à confirmer - et 400 millions de reports d’échéances de dette due à Virgin Group et Delta Air Lines.

Le fonds d’investissement Davidson Kempner Capital Management met sur la table 170 millions de livres, tandis que les créanciers accordent 450 millions de livres de reports d’échéances.

Virgin Atlantic, pour qui le milliardaire Richard Branson avait sans succès tenté d’obtenir des aides gouvernementales directes en plus des subventions pour le maintien de l’emploi, avait indiqué début juillet travailler à une recapitalisation.

Le célèbre patron britannique avait récemment décidé de vendre pour 500 millions de dollars d’actions de la compagnie de tourisme spatial Virgin Galactic afin de renflouer ses autres activités frappées par la pandémie, dont Virgin Atlantic.

FlyBe, filiale de Virgin Atlantic codétenue avec deux fonds, a été l’une des premières compagnies à mettre la clé sous la porte à cause de la pandémie.

Spécialisée dans les vols transatlantiques, Virgin Atlantic, qui doit encore faire approuver au tribunal son plan de restructuration, va reprendre progressivement ses vols à partir du 20 juillet vers les États-Unis et l’Asie.

Les autres compagnies britanniques sont aussi durement touchées par l’effondrement du trafic, British Airways ayant annoncé 12 000 suppressions de postes, Ryanair 3000 et Easyjet 4500, mais Virgin était la plus proche de la faillite.

L’américaine United Airlines envisage pour sa part jusqu’à 36 000 suppressions d’emplois.