(Paris) Airbus a annoncé vendredi avoir livré 863 appareils en 2019, le total le plus élevé de son histoire malgré des retards de production qui l’ont obligé à abaisser ses objectifs en cours d’année, alors que son concurrent Boeing a vu ses livraisons s’effondrer à la suite de la crise du 737 MAX.

L’avionneur américain, qui dépassait Airbus en matière de livraisons depuis 2012, n’a pas encore dévoilé ses chiffres annuels, mais n’avait livré que 345 avions de ligne sur les 11 premiers mois de 2019, deux fois moins qu’en 2018 sur la même période.

À l’inverse, les livraisons d’Airbus ont grimpé de 8 % l’an dernier par rapport à 2018, a-t-il détaillé dans un communiqué.

Si Airbus n’a jamais autant produit d’avions sur 12 mois, l’avionneur européen avait néanmoins dû revoir à la baisse en cours d’année ses objectifs de livraisons, un indicateur crucial de rentabilité dans l’aéronautique.

Alors qu’il tablait initialement sur « 880 à 890 » livraisons en 2019, le groupe avait indiqué en octobre qu’il prévoyait finalement de livrer « autour de 860 avions commerciaux », contre 800 en 2018.

L’avionneur rencontre en effet des difficultés de production liées à la montée en cadence de la production de l’A321 ACF – modèle lancé en juin, permettant une configuration plus flexible des cabines, mais plus complexe à produire qu’un A320.

Airbus a livré l’an dernier 642 avions de la famille A320 (A319neo, A320neo et A321neo), contre 626 en 2018.

L’avionneur européen a par ailleurs enregistré 1131 commandes en 2019, dont 768 commandes nettes (si l’on exclut les annulations ou modifications de commandes), a-t-il indiqué.

Parmi elles, 654 commandes nettes portent sur des monocouloirs de la famille A320, précise Airbus, qui se félicite d’« une réponse exceptionnelle du marché au nouveau A321 XLR » (son nouveau monocouloir à très long rayon d’action).

Fin octobre, la famille des monocouloirs A320, lancée en 1987, était devenue le type d’avions le plus commandé de l’histoire de l’aviation commerciale, devançant le nombre de commandes cumulées pour le Boeing 737, dont la première génération remonte à 1967, selon les données des avionneurs.

La performance d’Airbus en 2019 lui a permis de franchir en fin d’année la barre des 20 000 commandes nettes engrangées depuis sa création il y a cinquante ans.

De son côté, Boeing a connu une année noire : toute la flotte mondiale des 737 MAX (387 appareils) est clouée au sol depuis le mois de mars après deux accidents en moins de cinq mois ayant fait 346 morts, qui ont amené le groupe américain à réduire drastiquement ses cadences de production.