(Ottawa) Le Boeing 737 Max 8 n’aura pas accès à l’espace aérien canadien tant que les responsables ne seront pas « entièrement » convaincus que toutes les craintes auront été apaisées, a fait savoir le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau.

Dans un communiqué publié vendredi, il a indiqué que Transports Canada travaillera avec les autorités américaines, européennes et brésiliennes avant de donner le feu vert à l’avionneur américain.

Des représentants de Transports Canada ont participé à des vols d’essai de l’avion 737 Max 8 au cours des derniers jours et analysent les résultats avant de se prononcer sur les modifications proposées.

L’appareil sera soumis à d’autres tests, à Vancouver, à compter du 7 septembre dans le cadre d’un accord entre Boeing, les autorités américaines et européennes.

Avec une nouvelle série d’essais en vol sur le point de commencer, M. Garneau a indiqué qu’il s’attend à ce que la Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis et la compagnie répondent « à toutes les préoccupations en matière de sécurité ».

Le Canada avait décidé de fermer son espace aérien à l’avion construit par Boeing après l’écrasement d’un vol d’Ethiopian Airlines en mars 2019. Les 157 personnes à bord, dont 18 Canadiens, avaient perdu la vie.

L’accident survenu six minutes après le décollage de l’aéroport d’Addis-Abeba était étrangement similaire à une autre tragédie déplorée cinq mois plus tôt quand un vol de Lion Air s’est échoué au sol après son décollage de Jakarta, en Indonésie.

« Transports Canada ne lèvera pas les restrictions de vol sur le Boeing 737 MAX 8 tant qu’il ne sera pas entièrement convaincu que le constructeur et la FAA ont répondu à toutes les préoccupations en matière de sécurité et que la formation et les procédures améliorées que doivent suivre les équipages de conduite sont en place », a réitéré Marc Garneau.

De dimanche à mardi, une équipe d’essai en vol de Transports Canada a fait la navette chaque jour entre Vancouver et Seattle, dans l’État de Washington, pour mener des essais sur le simulateur technique de l’usine Boeing.

Les essais en vol se sont déroulés les 26 et 27 août dans l’espace aérien américain à bord de l’aéronef d’essai en vol de Boeing.

Transports Canada assure que des mesures d’atténuation ont été prises pour éviter que le personnel ne soit exposé au coronavirus.

L’agence fédérale analyse maintenant les résultats de ces essais dans le but de confirmer si elle valide les modifications proposées par Boeing.

Les autorités canadiennes doivent participer, à l’automne, à un comité d’évaluation opérationnelle international dans le but d’établir les exigences minimales de formation nécessaires pour la remise en service du Boeing 737 MAX 8.

L’Agence européenne de la sécurité aérienne a déclaré jeudi que Boeing avait encore quelques détails à régler, mais que l’appareil était prêt pour procéder aux essais en vol requis pour obtenir son approbation.

Les restrictions de déplacement entre l’Europe et les États-Unis, en raison de la pandémie, ont compliqué le processus d’évaluation de l’appareil. La tenue des essais à Vancouver offrait donc une solution aux évaluateurs européens.