(Montréal) Le spécialiste des simulateurs de vol et de la formation CAE s’estime prêt à répondre à une forte demande de la part des transporteurs aériens lorsque les 737 Max 8 construits par Boeing pourront retourner dans le ciel.

En dépit de l’interdiction de vol toujours en vigueur, la multinationale québécoise a continué à fabriquer des simulateurs — le nombre n’a pas été précisé par la société — sans que ceux-ci ne soient attribués à une compagnie aérienne.

« Ils pourront être déployés dans nos centres de formation à travers le monde ou vendus à des clients alors qu’il risque d’y avoir une pointe pour la formation », a expliqué le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent, mercredi, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du deuxième trimestre, où l’entreprise établie à Montréal a livré des résultats supérieurs aux attentes.

Jusqu’à présent, CAE a reçu 48 commandes pour des simulateurs de l’appareil construit par Boeing et 19 livraisons ont été effectuées — dont neuf cette année — à des clients comme Air Canada et Southwest Airlines.

Les 737 Max ont été cloués au sol partout dans le monde en mars, dans la foulée de deux écrasements mortels survenus en cinq mois, en Indonésie et en Éthiopie, qui ont fait un total de 346 morts, dont 18 Canadiens.

Lundi, l’avionneur américain avait indiqué s’attendre à une reprise des vols commerciaux au début de 2020. Au pays, Air Canada a supprimé le Max de ses horaires de vol au moins jusqu’au 14 février. Son concurrent WestJet l’a retiré de ses horaires jusqu’au 4 janvier, mais envisage de prolonger ce retrait à une date ultérieure.

CAE devra s’assurer que ses simulateurs seront mis à jour, notamment en ce qui a trait au système antidécrochage MCAS, mis en cause dans les deux écrasements mortels.

Interrogé, M. Parent a minimisé l’impact de l’interdiction de vol des 737 Max sur les résultats de la société, rappelant que l’avion allait finir par reprendre du service.

« Il n’est pas inhabituel (de fabriquer des simulateurs à l’avance), en particulier sur des plateformes à volume élevé comme l’A320 (d’Airbus) ou le 737 Max, a souligné le chef des relations avec les investisseurs de CAE, Andrew Arnovitz. Nous pensons qu’il est judicieux de se préparer à la demande que nous anticipons. »

Pour la période de trois mois terminée le 30 septembre, CAE a vu ses profits bondir de 22 %, notamment grâce aux activités de sa division civile, qui englobe les activités formation des pilotes et des techniciens d’avions d’affaires de Bombardier acquises l’an dernier.

La société a affiché un bénéfice attribuable aux actionnaires de 73,8 millions ou 28 cents par action, au deuxième trimestre, par rapport à 60,7 millions ou 23 cents par action, à la même période il y a un an. De leur côté, les revenus se sont établis à 896,8 millions, en hausse de 20,6 %.

Les analystes prévoyaient en moyenne un bénéfice de 25 cents par action et un chiffre d’affaires de 849,9 millions, selon la firme de données sur les marchés financiers Refinitiv.

Dans le secteur civil, les revenus de CAE ont progressé de 35 %, à 529,9 millions, tandis que du côté de la défense et de la sécurité, ils ont été de 336,5 millions, en hausse de 5 %. En ce qui a trait à la division de la santé, les recettes sont demeurées stables, à 30,4 millions.

Le carnet de commandes totalisait 9,24 milliards à la fin du deuxième trimestre, alors qu’il était de 8,67 milliards il y a un an.

Mercredi après-midi, à la Bourse de Toronto, l’action de CAE prenait 4,05 %, ou 1,39 $, pour se négocier à 35,68 $.