(Washington) General Electric (GE) a annoncé mercredi avoir réduit de plus de moitié sa perte nette au troisième trimestre et prévoit de disposer pour l’ensemble de l’année d’argent dans ses coffres, un signal positif pour ses actionnaires.

Le PDG, Larry Culp, qui a lancé une vaste restructuration destinée à donner un nouveau souffle à l’ancien fleuron industriel, a mis l’accent sur les activités aéronautiques et la cession des actifs non stratégiques.

Cette stratégie s’est traduite par la diminution de la perte nette trimestrielle, à 9,5 milliards de dollars contre un déficit de 22,81 milliards à la même période il y a un an, a indiqué le cofabricant du moteur d’avion LEAP.

Cette performance est due à un plongeon de 47 % des coûts en un an.

Le groupe, qui est en train de se réinventer après ses déboires dans le secteur énergétique liés à l’acquisition d’Alstom, aurait même pu devenir rentable s’il n’avait pas eu à inscrire de nouvelles charges dans ses comptes.

Celles-ci se sont élevées à environ 10,5 milliards, dont 8,7 milliards dus à la cession de sa participation dans le groupe de services pétroliers Baker Hughes et 740 millions liés à son activité dans les énergies renouvelables.

L’action flambe

Hormis ces éléments exceptionnels, GE affiche un bénéfice par action, référence des investisseurs nord-américains, de 15 cents, supérieur aux 11 cents attendus en moyenne par les analystes financiers.

Le chiffre d’affaires a reculé de 0,13 %, à 23,36 milliards, mais il est supérieur aux 22,93 milliards escomptés.

« Nos résultats reflètent un autre trimestre de progrès effectués dans notre transformation », a souligné Larry Culp, cité dans le communiqué, ajoutant que GE est en train de se remettre de l’effondrement des commandes de turbines et de la chute des prix de gros de l’électricité.

À Wall Street, le titre gagnait près de 5 % dans les échanges électroniques de préséance.

Pour le deuxième trimestre consécutif, le groupe américain a décidé de relever ses objectifs annuels.

Il table maintenant sur un bénéfice par action compris entre 55 et 65 cents, contre de 50 à 60 cents précédemment. Les analystes espèrent 57 cents.

La trésorerie disponible devrait, elle, être au minimum positive ou alors afficher un gain de jusqu’à 2 milliards de dollars, contre un déficit d’un milliard de dollars et un gain d’un milliard prévus fin juillet.

« Elle sera positive en 2020 et s’accélérera en 2021 », affirme GE, qui indique par ailleurs que la crise du Boeing 737 MAX, dont il est un des motoristes, n’affecte pas beaucoup ses résultats.

Une trésorerie positive est un signal que le groupe pourrait choyer ses actionnaires, qui ont souffert de la réduction du dividende par deux fois lors des dernières années.

GE a indiqué n’avoir pas inscrit de charges liées à l’immobilisation au sol du 737 MAX, dont il est le cofabricant du moteur avec le groupe français Safran.

La facture a encore grimpé, s’élevant à 1 milliard de dollars au 30 septembre, d’après un document boursier, auxquels devraient s’ajouter 400 millions au quatrième trimestre en cours.

Gecas, la filiale de location d’avions de GE, était également propriétaire de 29 exemplaires du 737 MAX et avait effectué des versements pour 150 appareils supplémentaires.

Au total, l’exposition de GE au 737 MAX, dont les accidents de deux appareils ont fait 346 morts, était de 2,5 milliards de dollars au 30 septembre.