(Toronto) General Motors du Canada a indiqué lundi que la grève du syndicat des travailleurs unis de l’automobile (UAW) qui se poursuit aux États-Unis ne l’avait pas empêché de redémarrer la production à son usine d’assemblage d’Ingersoll, en Ontario.

L’installation avait interrompu ses activités la semaine dernière, mais cette pause était déjà prévue au calendrier avant le début de la grève de près de 49 000 travailleurs aux États-Unis, qui a entamé sa quatrième semaine.

Le syndicat Unifor n’aurait pas été étonné de voir l’usine d’Ingersoll être forcée à interrompre ses activités elle aussi, mais ses réserves de pièces lui ont permis de rester en activité jusqu’à maintenant. La grève américaine a déjà entraîné la fermeture de plus de 30 installations.

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Un assembleur installe le câblage électrique dans la carrosserie encore nue d’un Chevrolet Equinox, à l’usine GM d’Ingersoll.

« GM était très préparée », a affirmé le président d’Unifor, M. Jerry Dias. Il croit maintenant que l’usine d’Ingersoll devrait être en mesure de poursuivre ses activités jusqu’à la fin octobre.

En gardant l’usine d’Ingersoll opérationnelle, avec quelque 2400 travailleurs horaires, GM peut aussi alimenter en travail environ le tiers de l’effectif de son installation de St. Catharines, en Ontario. Celle-ci construit le moteur du Chevrolet Equinox, qui est produit à Ingersoll.

Le conflit de travail a déjà forcé la fermeture de l’usine d’assemblage de GM à Oshawa, en Ontario, ce qui s’est traduit par environ 2000 mises à pied temporaires. La production de l’usine de St. Catharines a pour sa part été réduite des deux tiers, ce qui a entraîné la mise à pied temporaire de 730 employés. Les fermetures d’usines ont en outre entraîné plus d’un millier de mises à pieds temporaires de syndiqués d’Unifor chez des fournisseurs de pièces qui dépendent du travail de ces installations.

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Des Chevrolet Equinox en attente d’expédition dans la cour de l’usine GM d’Ingersoll, en Ontario.

Les travailleurs subissent les conséquences du conflit de travail, mais soutiennent les grévistes américains, a fait valoir M. Dias.

« Il ne fait aucun doute que certains de nos membres, particulièrement dans le secteur des pièces, ressentent l’effet (de la grève), mais ils sont aussi pleinement solidaires des UAW parce que c’est ce que nous vivons, nous vivons avec les décisions de GM, alors les gens sympathisent grandement. »

Le syndicat des UAW a indiqué dimanche que les négociations « s’étaient dégradées » lorsque GM a répondu à des propositions du syndicat avec une offre que le syndicat avait déjà rejetée.

Dans une déclaration, GM a indiqué qu’il continuait à négocier en faisant preuve de bonne foi, « avec de très bonnes propositions qui profitent aujourd’hui aux employés et qui bâtissent un meilleur avenir pour nous tous ».

L’incidence de la grève a traversé tout le secteur automobile. Le fournisseur de pièces d’automobiles Linamar a indiqué la semaine dernière que la grève lui coûtait environ 1 million par jour, tandis que les analystes estiment que GM perd environ 80 millions par jour de grève. Magna International et Martinrea International n’ont pas répondu à une demande de commentaires.