(Paris) Airbus fêtera dans quelques jours, le 1er juillet, sa première année aux commandes de l’ancienne C Series. L’augmentation de la cadence et la réduction des coûts, les deux priorités annoncées de l’entreprise, progressent au goût du patron, Philippe Balducchi.

Établie dès le départ comme la priorité des priorités et accompagnée de messages clairs aux fournisseurs, la réduction des coûts « est en ligne avec les attentes », estime M. Balducchi, président et chef de la direction du Partenariat Airbus Canada et chef de pays pour le Canada chez Airbus.

À ce titre, l’importante commande de 50 appareils A220 obtenue auprès du locateur Air Lease Corporation, en début de semaine, ne sera pas réalisée à perte, affirme-t-il. À condition que les coûts continuent de baisser comme prévu d’ici les livraisons, prévues entre 2021 et 2026.

« C’est très, très important pour le programme », juge-t-il.

Air Lease est un des plus importants locateurs. Ça va avoir un effet démultiplicateur sur la pénétration chez les lignes aériennes. C’est une deuxième grosse force de vente qui s’active.

Philippe Balducchi, président et chef de la direction du Partenariat Airbus Canada

Le symbole est d’autant plus fort, rappelle-t-il, qu’Air Lease prend un pari : elle n’a pas encore trouvé les clients qui lui loueront ces appareils.

« C’est important aussi. C’est une commande spéculative, ça témoigne d’une vraie confiance qu’ils vont trouver des opérateurs. »

Les clients actuels, eux, continuent d’être élogieux. Le président d’Air Baltic, Martin Gauss, a de nouveau pris le micro cette semaine à Paris pour vanter l’appareil, qui lui permet selon lui d’atteindre le point d’équilibre avec seulement 90 passagers, contre 110 avec un appareil concurrent.

Intégration bien en marche

Plusieurs autres chantiers ont progressé. L’intégration de l’A220 dans le réseau de ventes d’Airbus est complète, assure M. Balducchi. C’est vrai aussi pour les approvisionnements, où l’on a notamment mis à l’œuvre les équipes d’Airbus qui étaient déjà présentes au sein des locaux de fournisseurs communs.

La cadence de production, un facteur très important, a aussi augmenté.

« En un an depuis notre arrivée, on en aura peut-être livré plus que tout ce qui avait été fait avant », note M. Balducchi. La cible est placée à 45 pour l’année 2019.

Encore des défis

Il reste à s’attaquer au réseau de service après-vente, l’un des arguments mis de l’avant par Airbus et Bombardier pour justifier l’apport extrafinancier d’Airbus à la transaction.

« On va y consacrer beaucoup d’efforts au cours des 12 à 18 prochains mois, promet M. Balducchi. Il y a une forte demande pour améliorer le soutien. Maintenant que c’est Airbus, les gens sont exigeants, ils s’attendent à ce que ce soit au même niveau qu’avec l’A320. »

On étudie par ailleurs toujours le projet de créer une chaîne de préassemblage, en amont des chaînes actuelles, pour accélérer le processus. À Toulouse et ailleurs, Airbus sous-traite beaucoup de ce travail à des entreprises installées très près de la sienne. À Mirabel, rien n’est encore décidé, mais on privilégie pour l’instant une solution à l’interne, selon M. Balducchi.

Et une version plus longue de l’appareil ? Interrogé à ce sujet pour la millième fois mercredi, celui qui est considéré comme le père de l’appareil, Rob Dewar, a rappelé que c’était techniquement possible, que tout dépendrait de la stratégie d’Airbus, que ce serait relativement court à faire et que l’« A220-500 », comme il s’appellerait vraisemblablement, pourrait compter « 4 ou 5 rangées » (20-25 sièges) de plus que la plus grande version actuelle.

De nouvelles commandes

PHOTO RYAN REMIORZ, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Nordic Aviation Capital a passé une commande de 20 appareils A220 qui seront assemblés à Mirabel.

Outre l’importante commande de 50 appareils A220 obtenue auprès du locateur Air Lease Corporation, en début de semaine, d’autres acheteurs ont jeté leur dévolu sur le nouvel appareil d’Airbus hier.

Le locateur Nordic Aviation Capital a passé une commande de 20 exemplaires de cet avion qui sera assemblé à Mirabel et qui, selon la direction d’Airbus, aura un impact important sur les ventes. Voilà des années que l’A220 cherchait à obtenir l’assentiment d’un grand locateur.

De plus, le transporteur américain JetBlue a commandé 10 appareils additionnels du A220, qui serait assemblé cette fois à Mobile, en Alabama, tandis qu’un opérateur anonyme a également passé une commande de 10 appareils.