Indigo Books & Music va revoir sa stratégie de marchandise générale à la lumière du ralentissement des ventes de la dernière année, a affirmé la fondatrice du libraire, mais elle reste convaincue que c’est là que réside la croissance future de la société, et non dans un retour aux livres.

« L’an dernier, nous nous sommes heurtés à un mur », a expliqué mercredi la chef de la direction, Heather Reisman, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes, au lendemain de la publication des résultats financiers du quatrième trimestre de l’entreprise.

Jusqu’à l’année dernière, la société affichait des croissances annuelles de 20 % à 30 % des ventes de marchandise générale, a-t-elle rappelé.

Mais à cause de l’absence de croissance récente, Indigo a décidé de modifier sa direction créative et de jeter un nouveau regard sur la manière dont elle aborde cette catégorie, a-t-elle poursuivi.

« Nous avons un réel besoin de nouveauté sur une base continue, et c’est notre travail », a-t-elle affirmé, ajoutant que la société souhaitait cette année consacrer ses efforts à l’évolution d’ensemble de ses produits de marchandise générale et de mode de vie.

La société a annoncé mardi avoir embauché Nathan Williams comme chef de la créativité à compter du 3 juin. M. Williams a cofondé le magazine « Kinfolk » et la collection de vêtements et d’articles pour la maison Ouur.

Mme Reisman a précisé qu’il faudrait quelques trimestres pour que son impact se concrétise.

Elle a souligné que l’avenir de l’entreprise ne consistait pas à miser sur retour aux livres, qui restent à la base de ses activités commerciales, mais plutôt à s’assurer que la catégorie des marchandises diverses soit forte et en croissance. Une fois que cela sera établi, a-t-elle ajouté, la société reviendra sur sa stratégie aux États-Unis.

Indigo a ouvert son premier magasin américain au New Jersey au cours du dernier exercice. « Ça va aller », a indiqué Mme Reisman à ce sujet. « Ce n’est pas un coup de circuit. »

Le trafic dans le centre commercial où se trouve la librairie a fortement chuté cette année, a-t-elle précisé, notant que les clients qui avaient visité Indigo étaient pour la plupart devenus des clients fidèles.

Les marges dans le magasin américain sont également « beaucoup plus élevées » que dans les magasins Indigo canadiens, a-t-elle déclaré, étant donné que les prix de l’entreprise sont les mêmes dans les deux pays.

La patronne d’Indigo a estimé que l’orientation de base de sa stratégie américaine était correcte, tout en admettant que les chiffres étaient encore loin des objectifs. La société n’ouvrira pas de nouveau magasin cette année.

Indigo a affiché mardi une perte nette de près de 40 millions pour son exercice 2019, ratant largement les attentes des analystes. La société a déclaré que la perte était due en partie à une grève de Postes Canada et à une réduction des dépenses de consommation au dernier trimestre.