Dollarama désire prouver aux consommateurs qu'il est toujours un détaillant d'articles à 1 $ en mettant davantage en valeur les articles de ses magasins qui sont vendus dans cette fourchette de prix.

Cet effort de l'entreprise survient alors que la croissance des ventes de ses établissements ouverts depuis un an - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - a ralenti à 3,1 % au troisième trimestre, alors qu'elle avait été de 4,6 % il y a un an.

« On a dit que nous n'étions plus un détaillant à 1 $ alors qu'en réalité, nous avons de nombreux produits à moins de 1 $, à 1 $ et à 1,24 $ », a affirmé jeudi le président et chef de la direction de Dollarama, Neil Rossy, au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Celui-ci dit vouloir le rappeler aux consommateurs étant donné qu'il y aura toujours une importante proportion de la clientèle de la chaîne attirée par cette gamme de produits.

Au troisième trimestre terminé le 28 octobre, le prix moyen des transactions a progressé de 4 %, mais cela a été contrebalancé par un recul de 0,9 % du volume de transactions et par la décision de limiter les hausses de prix au cours des derniers mois.

Si Dollarama a l'intention de miser sur ses articles qui se vendent à 1,25 $ et moins dans l'espoir de stimuler les ventes de ses magasins comparables, l'entreprise pourrait aussi aller plus loin.

« Nous allons commencer avec cette stratégie et dépendamment des résultats, nous pourrions prendre d'autres décisions », a répondu M. Rossy, lorsqu'un analyste lui a demandé si le détaillant pourrait abaisser le prix de certains produits.

Depuis des années, Dollarama a progressivement introduit des articles plus dispendieux - jusqu'à 4 $ - dans ses magasins, notamment en raison d'une concurrence accrue, comme l'arrivée des détaillants asiatiques Miniso et Muji au Canada.

L'entreprise québécoise, qui importe la majorité de ses produits, a également été confrontée à la fluctuation du huard.

Cible ratée

En ce qui a trait à sa performance trimestrielle, Dollarama a engrangé un bénéfice net de 133,5 millions, ou 41 cents par action, par rapport à 130,1 millions, ou 38 cents par action, à la même période l'an dernier. De leur côté, les ventes trimestrielles ont progressé de 6,6 %, à 864,3 millions.

Cette performance trimestrielle s'est avérée sous les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters Eikon, qui tablaient sur un profit par action de 42 cents ainsi qu'un chiffre d'affaires de 872,6 millions.

Les investisseurs ont également mal réagi, puisqu'à la Bourse de Toronto, l'action de Dollarama a temporairement touché un creux annuel, à 31,35 $. Elle a finalement clôturé à 33,33 $, en baisse de 4,46 $, soit 11,8 %, par rapport à son cours de clôture de mercredi.

« Dollarama a livré de solides résultats au troisième trimestre, mais peut-être pas aussi élevés que ce à quoi s'attendaient les investisseurs », a commenté dans un rapport l'analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux.

M. Rossy a rappelé que d'ici la fin de l'année, le détaillant compte tester sa plateforme de commerce en ligne au Québec avant de songer à un déploiement à l'échelle nationale.

« Comme nous l'avons déjà indiqué, il s'agit d'une initiative qui s'adresse principalement aux consommateurs intéressés à acheter certains articles en grande quantité et qui ne peuvent le faire dans nos magasins physiques », a-t-il souligné.

Si une percée dans le commerce en ligne pourrait permettre à Dollarama de tisser des liens avec de nouveaux consommateurs, M. Rossy ne s'attend pas à ce que cela ait un impact à la hausse significatif sur les revenus de la compagnie.