Des analystes financiers ont révisé à la baisse leurs perspectives sur l'action des Compagnies Loblaw après la divulgation de détails au sujet d'une entente visant la réduction des coûts des médicaments génériques.

L'Alliance pancanadienne pharmaceutique, qui représente les gouvernements des provinces, des territoires et fédéral, et l'Association canadienne du médicament générique ont annoncé lundi s'être entendues sur un accord qui verra les prix de près de 70 médicaments génériques couramment prescrits diminuer de jusqu'à 90 % par rapport à leur équivalent de marque.

Le Mouvement des caisses Desjardins a réduit son cours cible pour le titre du détaillant de biens d'épiceries et de pharmacies à 76 $, par rapport à 84 $ précédemment, et recommande maintenant de conserver le titre, plutôt que de l'acheter.

« Loblaw a été confronté à une confluence de vents contraires », a écrit mardi Keith Howlett, analyste chez Desjardins Marché des capitaux, dans une note. Il a notamment évoqué un impact de 190 millions lié à la hausse des salaires minimum, une charge d'entre 75 millions et 150 millions en coûts initiaux liée à sa participation présumée dans un scandale de fixation du prix du pain et l'impact de la réforme des prix des médicaments.

Desjardins estime que cette dernière réforme ajoutera des coûts de 220 millions à Loblaw.

L'importance des réductions de prix des médicaments génériques se trouve dans le haut de la fourchette à laquelle s'attendait l'industrie, a souligné l'analyste Irene Nattel, de RBC Dominion valeurs mobilières. Celle-ci a aussi réduit son cours cible à 84 $, alors qu'il était précédemment de 87 $.

L'action de Loblaw a effacé mardi 2,19 $, soit 3,16 %, pour clôturer à 67,03 $ à la Bourse de Toronto. Elle a reculé, plus tôt dans la séance, jusqu'à 65,98 $.

Loblaw avait commencé à mettre certaines mesures en place pour mitiger l'incidence de la réforme sur le prix des médicaments, mais jusqu'à lundi, les détails du plan restaient vagues, a noté Mme Nattel.

Loblaw a refusé de commenter la situation, mais la direction de l'entreprise a déjà indiqué s'attendre à ce que de nouvelles mesures de réforme du secteur de la santé aient un impact important sur ses activités de pharmacie en 2018.

Lors de la conférence téléphonique avec des analystes tenue en novembre pour discuter des résultats du troisième trimestre de Loblaw, son directeur financier de l'époque, Richard Dufresne, évoquait déjà l'incidence de la réforme sur ses activités de pharmacies.

Aucune initiative ne permettrait à elle seule d'éliminer « l'impact significatif des vents contraires », avait-il dit, mais la société a fait des progrès pour les mitiger. « Mais, tout dépendant des mesures de la réforme des soins de santé, nous nous attendons à ne pas avoir tout couvert. »