L'action de BlackBerry a connu mercredi une de ses meilleures journées depuis des mois, après que l'entreprise technologique eut dévoilé de meilleurs résultats financiers que prévu pour son troisième trimestre.

Le titre de la société de Waterloo, en Ontario, a gagné 1,62 $, soit 11,6 %, à la Bourse de Toronto, pour y clôturer à 15,59 $. Son sommet pour les 52 dernières semaines est de 15,82 $.

Le chef de la direction de BlackBerry, John Chen, a estimé que l'entreprise progressait et était en voie de devenir un fournisseur clé de logiciels pour véhicules automobiles autonomes - un secteur qu'il considère comme une occasion de croissance clé pour l'ancien fabricant de téléphones intelligents.

BlackBerry, qui s'est repositionné comme une société de cybersécurité, de logiciels et de propriété intellectuelle, travaille de concert avec plusieurs des grands fabricants de puces électroniques et fournisseurs de pièces pour l'industrie automobile.

«Ils nous ont engagés pour que nous leur fournissions un système d'exploitation BlackBerry pour l'automobile qui voue une attention particulière à la sécurité», a affirmé mercredi M. Chen, lors d'un entretien.

Une automobile moderne peut contenir encore plus de lignes de code qu'un avion, et même qu'un avion-chasseur, a fait valoir M. Chen. BlackBerry se concentre donc sur l'intégration de sa technologie dans les systèmes les plus primaires des fonctions d'un véhicule.

BlackBerry a développé environ 12 différents modules de logiciels, outre ceux des systèmes d'information et de divertissement, qui représentaient une importante partie de son unité d'exploitation QNX.

Par exemple, BlackBerry a développé des modules de guidage pour les changements de voies avec assistance routière avancée, pour la connexion des véhicules aux réseaux sans fil, et pour afficher la performance des divers systèmes par l'entremise d'un cockpit virtuel.

«Ce sont tous des secteurs de forte croissance, ils sont tous nouveaux. Ils seront plus nécessaires pour les voitures autonomes que pour les voitures connectées», a précisé M. Chen.

Mais les récentes ententes avec les fabricants de puces et les fournisseurs de systèmes automobiles n'auront pas d'impact immédiat sur les revenus de BlackBerry, qui ont continué à diminuer au cours du trimestre clos le 30 novembre.

«Certaines des réussites de l'an dernier produiront des revenus en 2019 et certaines des réussites que nous vivons en ce moment vont se transformer (en revenus) en 2020», a expliqué M. Chen aux analystes lors d'une conférence téléphonique.

BlackBerry a annoncé la semaine dernière avoir conclu un partenariat avec la japonaise Denso - un des fournisseurs technologiques du constructeur automobile Toyota - qui le verra travailler avec Intel pour développer une plateforme intégrée pour la coordination de diverses interfaces entre humains et machines.

Pour son plus récent trimestre, BlackBerry a affiché une perte nette de 275 millions US.

Cette perte comprenait des dépenses de 149 millions US liées à un revers en arbitrage dans un litige avec Nokia.

Cependant, BlackBerry a indiqué que son bénéfice ajusté, en excluant les paiements à Nokia et d'autres éléments, s'était établi à 16 millions US, soit 3 cents US par action.

Les analystes visaient en moyenne un résultat ajusté par action de zéro cent, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Les revenus de l'entreprise étaient aussi plus élevés que prévu. Le chiffre d'affaires trimestriel a atteint 226 millions US, alors que les analystes en attendaient un de 214,6 millions US. L'an dernier, les revenus du troisième trimestre avaient été de 289 millions US.

Les revenus tirés des appareils portables ont reculé à 9 millions US, comparativement à ceux de 62 millions US de l'an dernier. Ceux tirés des frais d'accès au système ont diminué à 27 millions US, en regard de ceux de 67 millions US d'il y a un an.

Les revenus des logiciels, services et licences ont pour leur part grimpé à 190 millions US, un record pour l'entreprise. Ils avaient été de 160 millions US au troisième trimestre de l'an dernier.