La participation de la famille Beaudoin-Bombardier dans BRP lui permettra de passer à la caisse alors que le constructeur de véhicules récréatifs s'apprête à verser le premier dividende de son histoire en plus de procéder à un important rachat d'actions.

Avec ses 41,2 millions d'actions à droit de vote multiple, la famille qui contrôle Bombardier recevra jusqu'à 3,3 millions $ dans le cadre du premier versement du dividende de huit cents par action, le 13 juillet.

Elle pourrait également empocher jusqu'à 129 millions $ en vendant certaines de ses actions de BRP étant donné que l'entreprise compte en racheter jusqu'à concurrence de 350 millions $ à des fins d'annulation d'ici la fin du mois de juillet.

«Dans l'industrie, si on nous compare à nos pairs, à peu près tous nos concurrents versent un dividende, alors nous étions un peu en retard», a expliqué à La Presse canadienne le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli, au cours d'une entrevue téléphonique au terme de l'assemblée annuelle qui s'est déroulée à Valcourt, jeudi.

Celui-ci a expliqué que l'entreprise évaluait depuis environ deux ans la possibilité d'introduire un dividende, assurant que cette décision avait été prise en fonction de la situation financière et non à la suite de pressions en provenance de la famille Beaudoin-Bombardier.

La firme américaine d'investissement Bain Capital aura également droit à sa part du gâteau grâce à ses 31,7 millions d'actions.

Ces deux actionnaires majoritaires, qui détiennent conjointement 65,3 % de BRP, se délesteront d'une partie de leurs actions pour maintenir une participation équivalente dans la société au terme du processus de rachat.

«À notre avis, ce processus pourrait permettre à Bain Capital de diversifier une partie de ses (actions)», a observé l'analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, dans une note envoyée par courriel.

Le constructeur des Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am avait été essaimé de Bombardier en 2003 et avait effectué son premier appel public à l'épargne en 2013.

Ces annonces ont également fait bondir le titre de BRP, qui a touché un sommet de 37,87 $ à la Bourse de Toronto. L'action a clôturé à 37,03 $, en hausse de 4,17 $, ou 12,69 %.

Le chef de la direction financière, Sébastien Martel, a indiqué que le dividende sera ajusté en fonction de la croissance des profits tout en précisant qu'aucune cible n'avait été déterminée.

Prévisions relevées

En ce qui a trait à ses résultats pour la période de trois mois terminée le 30 avril, BRP a affiché une perte nette de 18,5 millions $, ou 17 cents par action. Ce résultat a été attribué à la fluctuation défavorable des taux de change.

De leur côté, les revenus ont été de 956,2 millions $, en progression de trois %.

«En dépit du printemps tardif, les perspectives demeurent intéressantes pour la saison des motomarines», a estimé M. Boisjoli, qui a également souligné que les ventes au détail des Can-Am et autres véhicules côte à côte étaient en hausse de 30 % cette saison.

Abstraction faite des éléments non récurrents, BRP a généré un bénéfice normalisé de 28,3 millions $, ou 25 cents par action, par rapport à 4,8 millions $, ou quatre cents par action, lors du premier trimestre de l'exercice 2016.

Cette performance a en partie répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit normalisé par action de neuf cents et sur des recettes de 975 millions $.

BRP s'attend désormais à ce que la croissance de ses revenus pour l'exercice se terminant le 31 janvier oscille entre 4 et 8 %, alors que la fourchette précédente variait entre deux et six %.

Le bénéfice normalisé par action devrait croître de 10 à 16 %, alors que BRP anticipait auparavant une augmentation oscillant entre sept et 13 %.

En ce qui aux investissements, ils devraient varier entre 240 et 255 millions $. La prévision précédente de l'entreprise prévoyait des dépenses de 215 à 230 millions $.