Le groupe de prêt-à-porter Ralph Lauren était dans le rouge jeudi à Wall Street après avoir fait état d'une érosion continue de ses ventes, de même que Gap, qui doit publier ses résultats trimestriels après la clôture.

Vers 10h30, le titre Ralph Lauren (Ralph Lauren et Polo) perdait 0,92% à 72,08 dollars, tandis que Gap (Gap, Banana Republic, Old Navy) abandonnait 0,36% à 23,47 dollars.

Ralph Lauren, en pleine mutation, a annoncé avant l'ouverture, avoir accusé une perte nette de 204 millions de dollars lors du quatrième trimestre de son exercice fiscal 2016/17 clos fin avril. Cette performance est due principalement à une charge de 300 millions de dollars liée à sa restructuration en cours et à des indemnités de licenciement. Le groupe, qui a nommé le Français Patrice Louvet directeur-général la veille, avait dégagé un bénéfice de 41,3 millions de dollars au quatrième trimestre 2015/16.

Le chiffre d'affaires trimestriel a certes chuté de 16% à 1,57 milliard de dollars mais il est un peu meilleur que le 1,56 milliard escompté par les marchés financiers. La marque a limité les dégâts grâce à de grosses promotions et réductions de prix qui lui ont permis de diminuer ses stocks.

Pour le trimestre en cours, la baisse du chiffre d'affaires devrait se stabiliser voire ralentir, a indiqué Ralph Lauren, évoquant un recul de l'ordre de 10 à 15%.

Gap, dont les résultats trimestriels sont attendus en fin de journée, devrait également faire part d'un recul de ses ventes mais moins marqué, selon les analystes. Ces derniers tablent sur une baisse de seulement 1,45% à 3,39 milliards de dollars, contre 3,44 milliards à la même période un an plus tôt.

Les marques de l'habillement américaines souffrent de la concurrence du prêt-à-porter de masse, incarné par H&M ou Zara, ainsi que de l'émergence du commerce en ligne.

Elles se reposent sur des réductions de coûts, en l'occurrence des suppressions d'emplois et fermetures de magasins, pour arrêter l'hémorragie mais de nombreux analystes doutent que ce soit suffisant pour résister à l'offensive d'Amazon et de plateformes électroniques spécialisées dans le textile.

Début avril, Ralph Lauren a annoncé de nouvelles suppressions d'emplois et fermetures de magasins, sans les chiffrer, venant s'ajouter à 1000 emplois supprimés et 50 magasins fermés quelques mois plus tôt.

L'une des mesures symboliques de cette cure d'austérité est la fermeture du magasin amiral de la marque Polo, situé sur la cinquième avenue, en plein coeur de Manhattan à New York.