Le constructeur de véhicules récréatifs BRP a relevé ses prévisions pour l'exercice en plus d'afficher une croissance de 10% de ses ventes canadiennes au deuxième trimestre, en dépit de la morosité persistante dans l'Ouest du pays.

Toutefois, le portrait est bien différent selon l'endroit. Dans l'Est, la température clémente de l'été a stimulé les ventes de motomarines, mais l'économie des provinces pétrolières peine toujours à reprendre du poil de la bête.

Ainsi, si les ventes de motomarines ont affiché une progression d'environ 20 pour cent dans l'Est, elles ont fléchi de près de cinq pour cent à l'autre bout du pays. En ce qui a trait aux véhicules tout-terrain, le recul a été d'environ 25 pour cent dans l'Ouest canadien, comparativement à une baisse de 10 pour cent dans l'Est.

«C'est toujours difficile dans l'Ouest, mais je crois que la situation se stabilise puisque cela fait bientôt un an que le déclin s'est amorcé», a commenté le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli, vendredi, au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Au deuxième trimestre terminé le 31 juillet, le Canada a représenté 20 pour cent du chiffre d'affaires total du constructeur des Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am.

Par ailleurs, l'entreprise de Valcourt dit vouloir relancer ses ventes de ses véhicules à trois roues Spyder. BRP a abaissé le prix de la version bas de gamme du Spyder F3, tout en implantant de nouvelles stratégies régionales dans des marchés clés aux États-Unis comme la Floride ou la Californie dans l'espoir de stimuler la demande.

Jusqu'à présent, les ventes de Spyder affichent une baisse de 20 pour cent depuis le début de l'année, ce qui est largement supérieur à la moyenne de l'industrie. Pour les véhicules de plus de 18 000 $ US, l'industrie affiche un recul d'environ 15 pour cent au chapitre des ventes.

«Nous avons déployé une nouvelle campagne publicitaire pour attirer des consommateurs qui ne connaissent pas les motos, a expliqué M. Boisjoli. Nous avons cependant réalisé qu'il faut beaucoup plus de temps que prévu pour les convaincre d'acheter.»

Essaimée en 2003 de Bombardier, BRP a largement dépassé les attentes en affichant un profit ajusté de 1 million $, ou un cent par action, ainsi que des revenus de 856 millions $, en hausse de 5,4 pour cent.

Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient sur une perte ajustée de huit cents par action ainsi qu'un chiffre d'affaires de 814 millions $.

BRP a toutefois affiché une perte nette de 68,3 millions $, ou 58 cents, notamment en raison d'une provision supplémentaire de 43 millions $ liée à des litiges judiciaires avec son concurrent américain Arctic Cat (NASDAQ:ACAT).

En juin, un juge américain avait condamné BRP à payer 19,5 millions $ en dommages-intérêts dans une affaire entourant la violation de brevets pour motomarines. Les dommages punitifs avaient par la suite été fixés à 40 millions $. Estimant que les arguments d'Arctic Cat sont «sans fondement», BRP a porté la cause en appel le 23 août.

À mi-chemin dans son exercice, BRP s'attend désormais à ce que l'augmentation de son profit ajusté oscille dans une fourchette de trois à neuf pour cent, soit un point de pourcentage de plus que sa prévision précédente.

Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, s'attend également à ce que l'entreprise continue à gagner des parts de marché. L'analyste a ainsi fait passer de 26 $ à 31 $ son cours cible pour l'action de BRP.

«L'agressivité avec laquelle la société introduit de nouveaux produits, notamment dans le segment des véhicules côte à côte, stimule les recettes», écrit M. Doerksen dans une note.

L'action de BRP a rendu vendredi 15 cents à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 25,21 $.