Le groupe informatique américain IBM a limité le recul de ses résultats au premier trimestre, mais il doit toujours convaincre Wall Street que sa lente réinvention progresse.

«Big Blue» a publié lundi un bénéfice net trimestriel de 2 milliards de dollars, en baisse de 13% sur un an. Le bénéfice ajusté par action, qui sert de référence à Wall Street, a toutefois atteint 2,35 dollars, soit 26 cents de mieux que la prévision moyenne des analystes.

Le chiffre d'affaires a parallèlement continué de reculer, pour le seizième trimestre consécutif. Il ressort en baisse de 5% à 18,7 milliards de dollars, soit quand même un peu mieux que les 18,3 milliards anticipés par les analystes.

Le groupe préfère toutefois mettre en avant la croissance de 14% enregistrée par ses «impératifs stratégiques», les activités jugées porteuses sur lesquelles il s'efforce de se recentrer comme les services dématérialisés en ligne («cloud») ou l'analyse de grands volumes de données. Dans le cloud, la croissance des revenus atteignait même 34% ce trimestre.

IBM mise notamment beaucoup sur son système d'intelligence artificielle en ligne Watson, dont il assure que l'écosystème est en pleine expansion, avec un nombre de développeurs multiplié par quatre en un an, et un nombre d'entreprises partenaires doublé.

Ces impératifs stratégiques ont représenté 37% du chiffre d'affaires sur les douze derniers mois, soit 30 milliards de dollars au total.

C'est «la preuve que nous faisons des progrès», a assuré le directeur financier, Martin Schroeter, lors de la traditionnelle téléconférence explicative avec des analystes.

Accélérer la transformation

«Nous avons fait des investissements importants, et pris des mesures importantes pour accélérer notre transformation et déplacer nos activités vers de nouveaux créneaux», à commencer par la santé qui présente «des milliards de dollars de nouvelles opportunités de revenus pour IBM», a rappelé Martin Schroeter.

Il a notamment insisté sur la politique agressive d'acquisitions menées par le groupe. Il en a bouclé 6 ce trimestre, pour un total de plus de 2,5 milliards de dollars, et en a annoncé 4 supplémentaires.

Les achats visent pour beaucoup à le renforcer dans l'analyse de données (dans la météo avec The Weather Company ou la santé avec Truven Health Analytics), mais IBM a aussi mis l'accent récemment sur la vidéo en ligne.

Et il y a «encore des discussions plutôt actives sur ce que nous pourrions acquérir d'autre», a relevé le directeur financier, tout en assurant que le groupe continuerait de réfléchir «prudemment» à la manière dont il utilise ses capitaux.

Les bénéfices ont aussi été plombés au premier trimestre par des dépenses accrues pour notamment réduire son exposition dans certains pays d'Amérique latine comme le Venezuela ou le Brésil et «transformer les effectifs».

«Il ne s'agit pas de réduire nos capacités. Il s'agit de transformer nos effectifs», a assuré Martin Schroeter, évoquant une politique d'embauches énergique avec des milliers de recrutements l'an passé dans des domaines comme l'analytique ou la sécurité et encore «des dizaines de milliers de postes ouverts à candidature».

IBM n'a en revanche pas fourni d'estimation sur le nombre d'employés qui quittaient le groupe. M. Schroeter a jugé que les effectifs totaux à la fin de l'année devraient être à peu près identiques à ceux de début janvier, soit presque 380.000 personnes.

Le groupe a par ailleurs confirmé sa prévision d'un bénéfice par action annuel de 13,50 dollars.

L'action IBM perdait environ 5% vers 2,64% à 148,50 dollars vers 00H00 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.