Le chef de la direction du plus grand joueur du secteur canadien des sables pétrolifères a indiqué jeudi avoir supprimé environ 1700 emplois l'an dernier, surpassant sa cible originale à cet effet.

Suncor Énergie avait annoncé, il y a un peu plus d'un an, qui éliminerait 1000 emplois en raison du plongeon des prix du pétrole brut.

«Nous avons significativement fait plus», a souligné jeudi Steve Williams, le patron de la pétrolière, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes pour discuter des résultats financiers du quatrième trimestre.

Environ 1900 travailleurs contractuels et employés à temps plein ont été mis à pied. Mais Suncor a pu transférer entre 200 et 250 de ces travailleurs sur des projets en construction, principalement à son projet de Fort Hills, au nord de Fort McMurray, en Alberta, ce qui a porté la réduction nette de son effectif à environ 1700 emplois.

M. Williams a indiqué qu'aucune coupe d'emplois supplémentaire n'était envisagée pour cette année, et que les nouvelles réductions de coûts proviendraient de l'amélioration des processus et des relations avec les fournisseurs.

Suncor a affiché une perte nette de 2 milliards $ pour les trois derniers mois de 2015, ce qu'il a attribué à l'écroulement des prix du pétrole brut, aux dépréciations et à une perte sur les taux de change attribuable au fait que sa dette est libellée en dollars américains.

Pour le même trimestre lors de l'exercice précédent, Suncor avait engrangé un bénéfice net de 84 millions $.

Le prix du baril de pétrole brut était en moyenne de 41,15 $ US au cours du quatrième trimestre de 2015, comparativement à 73,15 $ US un an plus tôt. La situation a empiré depuis, et il s'échangeait jeudi aux environs de 33 $ US.

Suncor a réalisé une perte d'exploitation ajustée - excluant les éléments non récurrents - de 26 millions $, par rapport à un bénéfice d'exploitation ajusté de 386 millions $ un an plus tôt.

Elle a réduit son budget de dépenses en immobilisations pour 2016, ne prévoyant dépenser qu'entre 6 milliards $ et 6,5 milliards $, alors qu'elle estimait en novembre que ces sommes seraient d'entre 6,7 milliards $ et 7,3 milliards $.

Malgré le fait que pratiquement tous les projets de sables bitumineux perdent de l'argent au prix actuel du pétrole, M. Williams n'a pas exclu de nouvelles acquisitions.

Suncor a lancé en octobre une offre d'achat hostile sur Canadian Oil Sands, ce qui a lancé une lutte assez coriace entre les deux entreprises. Mais elles se sont finalement entendues à l'amiable en janvier sur une transaction évaluée à 6,6 milliards $, en incluant la dette de COS.

Un analyste a demandé à M. Williams si Suncor se contenterait de COS, ou si elle s'intéresserait à d'autres joueurs du secteur des sables pétrolifères comme MEG Energy ou Cenovus Energy.

Aucun plan spécifique n'est en préparation, a répondu M. Williams, mais Suncor évaluera toute occasion qui pourrait se présenter. La dégringolade du brut a fait reculer la valeur des actions des firmes énergétiques, ce qui rend certaines d'entre elles plus intéressantes.

La période prolongée de faiblesse des cours du pétrole est une menace pour l'industrie, mais elle peut aussi être une source d'occasions d'affaires, a souligné M. Williams.