BlackBerry a éprouvé des difficultés avec son plan de redressement pendant son deuxième trimestre, ce qui l'a forcé à afficher des résultats inférieurs aux attentes des analystes - lesquelles n'étaient déjà pas très élevées.

Le fabricant canadien de téléphones intelligents a réalisé un bénéfice net de 51 millions US pour le trimestre clos le 29 août, ce qui représentait malgré tout une amélioration notable par rapport à la perte nette de 207 millions US affichée pour la même période l'an dernier. En outre, ses flux de trésorerie ont été positifs au plus récent trimestre.

Mais la perte ajustée de BlackBerry s'est chiffrée à 66 millions US, soit 13 cents US par action - un moins bon résultat que celui visé par les analystes, soit une perte ajustée de 9 cents US par action, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Les revenus ont diminué de 46% pour atteindre 490 millions US, tandis que les analystes s'attendaient à un chiffre d'affaires de 611 millions US.

«Je ne suis pas satisfait (...) d'où nous en sommes pour les revenus et la rentabilité d'ensemble, particulièrement en ce qui a trait à la performance de nos téléphones», a affirmé vendredi le chef de la direction, John Chen, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

BlackBerry a par ailleurs annoncé vendredi le lancement prochain du BlackBerry Priv, son premier appareil à fonctionner sous le système d'exploitation Android de Google. Le nouveau téléphone devrait être en vente sur les principaux marchés d'ici la fin de l'année.

Malgré les appels de certains analystes à l'abandon du système d'exploitation BlackBerry 10, la société a affirmé ne pas avoir l'intention d'y apporter d'importants changements - du moins pour l'instant.

«Il existe une base très loyale au BB10, particulièrement chez (nos clients gouvernementaux), et chez certains clients industriels lourdement réglementés, alors nous allons devoir regarder si nous pouvons faire de l'argent dans ce contexte», a expliqué M. Chen.

Mais un remplacement de système d'exploitation ou une intégration des deux systèmes pourrait être envisagé si le plan BlackBerry-Android fonctionne bien et si les mesures de sécurité sont conformes aux demandes des clients plus exigeants, a-t-il ajouté.

Reste à voir si l'arrivée du système Android dans la gamme de produits de BlackBerry va améliorer les ventes du fabricant.

Au cours du deuxième trimestre, les ventes de BlackBerry ont poursuivi leur déclin, retraitant à 800 000 appareils vendus à travers le monde, par rapport aux 1,1 million de téléphones écoulés au premier trimestre.

M. Chen s'est concentré sur la réorganisation des activités de BlackBerry depuis son entrée en poste en 2013. Ses deux principaux objectifs ont été de mettre en place un solide contrôle sur les coûts et de favoriser la production de téléphones intelligents moins coûteux.

Le raffermissement des revenus tirés des licences de logiciels et des services a aussi fait partie des priorités de M. Chen. Cette partie des activités de BlackBerry a vu ses revenus grimper de 19% à 74 millions US au cours du plus récent trimestre.

La société établie à Waterloo, en Ontario, a émis cet été un avis de mises à pied visant une large partie de ses activités.

Au cours des dernières semaines, ces réductions de personnel se sont concentrées dans les activités de développement de matériel et de fabrication, la priorité accordée au développement de téléphones semblant s'être amoindrie, ont indiqué deux sources familières avec les coupes.

Certains de ces employés ont indiqué s'être fait dire qu'ils perdraient leur emploi en novembre, a indiqué une des sources près de ce dossier.

Selon ces sources, des centaines d'emplois ont été éliminés en douce au cours de l'été, notamment dans les activités de développement de logiciels à Ottawa, dans la fabrication à Cambridge, en Ontario, et au siège social de Waterloo.

Mais la question d'une nouvelle réduction de la main-d'oeuvre n'a pas été évoquée dans le communiqué de presse de l'entreprise de vendredi, ni lors de sa conférence téléphonique.

M. Chen a indiqué aux journalistes qu'il était «difficile de déterminer» combien d'employés, exactement, avaient été mis à pied, parce que de récentes embauches dans certaines divisions et l'acquisition d'autres sociétés technologiques venaient compliquer le calcul.

«Je suis certain qu'on en arrivera une réduction nette de quelque sorte, mais elle ne va pas être si grosse», a-t-il affirmé. En tenant compte des récentes embauches, BlackBerry compte environ 3000 employés dans l'ensemble de ses activités au Canada, soit environ 500 de moins que l'an dernier, a-t-il noté.