Malgré une croissance des profits au deuxième trimestre, Transforce a abaissé ses prévisions pour l'exercice en raison de la déprime des prix du brut et l'entreprise de camionnage compte réduire ses coûts afin d'absorber ces répercussions.

Son président et chef de la direction, Alain Bédard, a concédé, vendredi, au lendemain de la publication des résultats trimestriels, qu'il ne s'attendait pas à ce que l'effondrement des cours du pétrole ait un tel effet.

«La situation en Alberta va vraiment mal et je crois que cela va empirer, a-t-il expliqué aux analystes au cours d'une conférence téléphonique. Nous avons perdu des revenus là-bas.»

M. Bédard s'attendait à ce que le recul du dollar du dollar canadien stimule les secteurs manufacturiers du Québec et de l'Ontario, ce qui, avec la reprise américaine, aurait pu contrebalancer la situation actuelle. Cela ne s'est toutefois pas encore matérialisé, a-t-il indiqué.

Au cours du troisième trimestre, Transforce compte notamment mettre à pied une centaine de personnes au Canada ainsi qu'aux États-Unis dans ces activités de livraison de colis et de courrier, ce qui devrait se traduire par une charge de 2,5 millions de dollars au troisième trimestre.

«C'est dommage et nous n'aimons pas faire cela, a souligné M. Bouchard. Mais c'est ce que nous devons faire afin d'être plus efficaces en plus de nous permettre d'améliorer le bénéfice d'exploitation.»

Pour le moment, Transforce - qui compte plus de 25 000 employés - ne semble pas avoir l'intention de procéder à d'autres réductions d'effectif à court terme malgré l'actuelle conjoncture économique défavorable.

Toutefois, depuis le début de l'année, elle a procédé à la fermeture d'un bureau administratif de ses activités américaines de déplacement d'appareils de forage, à Denver, aux États-Unis, en plus de ne conserver que trois terminaux.

Pour l'exercice, Transforce prévoit des revenus de 4,3 milliards de dollars, comparativement à sa fourchette précédente d'entre 4,4 milliards et 4,5 milliards. Son bénéfice ajusté par action devrait osciller entre 1,97 $ et 2,12 $, alors que sa prévision initiale variait entre 2,15 $ et 2,30 $.

Quant à lui, le bénéfice d'exploitation devrait osciller entre 510 millions et 530 millions, par rapport à la fourchette précédente d'entre 540 millions et 560 millions.

«La faiblesse du huard devrait profiter à Transforce dans le centre du pays et stimuler les provinces exportatrices grâce à la confiance des consommateurs aux États-Unis», a analysé dans une note l'analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux.

Questionné par les analystes, M. Bédard n'a pas voulu se livrer à des prévisions pour l'exercice 2016, mais a tout de même laissé entendre qu'il serait probablement meilleur que celui actuellement en cours.

«Cela prend du temps pour générer de l'activité au Canada avec un dollar plus faible, a analysé le patron de Transforce. Dans les discussions avec mon équipe, on me dit d'être patient et que ça s'en vient.»

Stimulée par les acquisitions, l'entreprise de camionnage a vu son bénéfice net bondir de près de 72 % au deuxième trimestre terminé le 30 juin pour s'établir à 64,1 millions, ou 62 cents par action.

En excluant les éléments non récurrents, le profit ajusté de Transforce s'est établi à 71,3 millions, ou 69 cents par action, en progression comparativement à 56,3 millions, ou 55 cents par action, à la même période l'an dernier.

Les revenus se sont quant à eux chiffrés à 1,09 milliard, en hausse de 23 %, alors que le chiffre d'affaires avant la surcharge de carburant a été de 988,1 millions, en progression de 26,8 %.

Transforce a répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit ajusté par action de 55 cents, mais a raté leur cible de 1,13 milliard en ce qui a trait aux recettes.