Lentement mais sûrement, le recul du huard stimule le secteur manufacturier canadien, ce qui devrait donner un certain élan à l'entreprise de camionnage Transforce (T.TFI) en 2014 après plusieurs mois difficiles en raison des mauvaises conditions météorologiques, croit son président et chef de la direction.

En conférence téléphonique, jeudi, au lendemain de la publication des résultats du quatrième trimestre, Alain Bédard n'a pas caché que la rentabilité de Transforce avait été affectée par les intempéries survenues récemment sur la côte est des États-Unis ainsi qu'au Canada.

«La météo (des derniers mois) nous a coûté entre 10 et 12 millions de dollars, a dit le dirigeant. Il y a eu six tempêtes (de neige) à New York. À elle seule, cette région nous a coûté 500 000$.»

Outre le froid polaire qui a frappé le Québec, M. Bédard a expliqué que la tempête de glace survenue à Toronto en décembre dernier a paralysé certaines activités de Transforce.

«Nous avons eu des problèmes pendant cinq jours, a-t-il expliqué. Certains travailleurs ont dû rester à la maison. Trois employés sont décédés dans des accidents reliés à l'événement.»

Ces événements ont contribué à faire plonger de près de 66% le bénéfice net de Transforce au quatrième trimestre, qui est passé de 36,1 millions, ou 37 cents l'action, en 2012, à 12,3 millions, ou 13 cents l'action.

M. Bédard estime que le vent a commencé à tourner en février pour l'entreprise de camionnage établie à Montréal.

«Peut-être que c'est à court terme, mais nous constatons une hausse des activités dans notre secteur transport de lots complets», a-t-il indiqué, ajoutant que cette situation n'est pas étrangère au dollar canadien, qui se transige aux alentours de 90 cents US.

Selon M. Bédard, les cinq dernières années ont été particulièrement difficiles pour le secteur manufacturier canadien, qui a vu disparaître de nombreux emplois bien rémunérés, notamment dans le secteur automobile en Ontario.

«Par exemple, il y a cinq ans, nous avions énormément de clients ontariens dans le secteur manufacturier, a rappelé le pdg de Transforce. Aujourd'hui, ce nombre a diminué de 50 à 60%.»

Malgré le récent recul de la devise canadienne par rapport au dollar américain, M. Bédard ne s'attend pas à ce que 2014 soit une année exceptionnelle pour Transforce. L'entreprise devrait ainsi poursuivre sa stratégie qui consiste à supprimer des emplois, cesser ses activités dans certaines petites villes en plus de réduire ses coûts.

M. Bédard a même laissé entendre que Transforce pourrait abandonner certains segments au États-Unis si la situation économique ne s'améliore pas assez rapidement.

«Si rien ne change nous allons revoir la situation parce que nous tentons de faire de l'argent plutôt que d'en perdre, a-t-il dit. Si c'est le cas, nous allons vendre nos actifs et trouver quelque chose d'autre.»

Trimestre difficile

Malgré un recul de son bénéfice net au quatrième trimestre, qui s'est terminé le 31 décembre, Transforce a néanmoins vu ses revenus progresser de 1,8%, passant de 778,4 millions à 792,6 millions.

L'entreprise a attribué cette progression à une hausse des revenus dans son segment de livraison de colis et de courrier qui découle de l'expansion du réseau de son service de livraison le jour même aux États-Unis.

Sur une base ajustée, le bénéfice a été de 21,5 millions, ou 23 cents l'action, en recul de 43,1% par rapport à 37,8 millions, ou 39 cents par action, lors de la période correspondante de 2012.

Cette performance a largement raté la cible des analystes sondés par Thomson Reuters, qui s'attendaient à un bénéfice ajusté de 40 cents l'action sur des revenus de 805,3 millions.

Pour l'exercice 2013, le bénéfice net de Transforce a été de 101,7 millions, ou 1,08 $ l'action, sur des revenus de 3,1 milliards, en recul par rapport au bénéfice net de 154,2 millions, ou 1,55$ l'action, sur des revenus de 3,14 milliards en 2012.

L'action de Transforce a gagné jeudi 12 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 23,05 $.