Le géant américain des boissons sans alcool PepsiCo n'a pas convaincu Wall Street jeudi en choisissant de conserver ses sodas, dont les ventes sont en baisse chronique dans les pays développés.

Le titre a chuté de 2,21% à 79,69 dollars à la Bourse de New York.

Très attendu au moment où les consommateurs commencent à délaisser les boissons gazeuses au profit de produits plus sains en Amérique du Nord et en Europe, le fabricant de Gatorade et des chips Lays et Doritos a surpris en annonçant qu'une cession de cette activité ne créera pas de valeur pour ses actionnaires.

Statu quo 

La PDG Indra Nooyi a ainsi rejeté la demande de l'actionnaire activiste Nelson Peltz, qui détient environ 1% du capital et réclame une séparation entre les activités de snacks, en plein boom (7 milliards de dollars de revenus au dernier trimestre) et les boissons à la peine en Amérique du Nord (12,2 milliards de dollars).

M.Peltz, une voix très écoutée sur la place financière américaine, plaidait pour une fusion entre les snacks de PepsiCo et ceux du propriétaire des petits Lu, le groupe agroalimentaire Mondelez, dont il est également actionnaire.

«Les progrès réalisés dans les boissons non gazeuses en Amérique du Nord sont un encouragement», a-t-elle argumenté, faisant référence à une baisse bien moindre qu'attendu des volumes l'année dernière.

Contrairement à son rival Coca-Cola, qui vient de pénétrer le marché des machines à soda individuelles afin d'enrayer une baisse de ses ventes, PepsiCo ne s'y voit pas pour l'instant, selon Mme Nooyi.

«Nous discutons avec des groupes mais nous devons être certains que le produit peut être commercialisé», a-t-elle expliqué aux analystes.

«PepsiCo maintient le statu quo», ont déploré les analystes de Barclays.

À terme, le géant américain a pourtant, selon les analystes, peu de marge de manoeuvre pour juguler la volatilité de ses activités au Mexique et l'érosion continue des ventes de sodas aux États-Unis, sur fond d'inquiétudes sur la montée de l'obésité et du diabète.

Un milliard d'économies 

Le fabricant des jus de fruits Tropicana a choisi de se concentrer sur la réduction de ses coûts. Il veut ainsi économiser 1 milliard de dollars par an jusqu'en 2019. Ce plan, dont les détails n'ont pas été divulgués, vient s'ajouter à un précédent programme d'économies de 3 milliards de dollars entre 2012 et 2014.

Mais la dévaluation de monnaies de pays émergents va grever les bénéfices de 3% cette année, d'où des prévisions annuelles en-dessous des attentes.

Les ventes devraient afficher cette année une croissance à un chiffre hors acquisition et effets de change, et le bénéfice par action (BPA) progresser de 7%. «Cela veut dire un BPA à 4,50 dollars alors que la moyenne attendue est de 4,69 dollars», déplorent les analystes de RBC Capital Markets.

Ces craintes ont éclipsé une année 2013 marquée par des résultats solides et une forte rémunération des actionnaires.

Le bénéfice net annuel a augmenté de 9% sur un an à 6,74 milliards de dollars. Le résultat ajusté par action, référence à Wall Street, a dépassé de 3 cents la prévision moyenne des analystes à 4,37 dollars.

Cette tendance positive s'est confirmée au quatrième trimestre, avec une hausse de 5% du bénéfice net, à 1,74 milliard de dollars. Le bénéfice ajusté a dépassé de 4 cents la moyenne des prévisions attendue, à 1,05 dollar.

8,7 milliards aux actionnaires

C'est au niveau de ses ventes que le bât blesse. Leur croissance a été amoindrie par des effets de changes défavorables ainsi que par des cessions à des franchisés d'activités d'embouteillage au Vietnam.

Le chiffre d'affaires annuel a légèrement augmenté, de 1% sur un an à 66,41 milliards de dollars, et de 1% également sur le dernier trimestre à 20,11 milliards. Dans les deux cas, c'est en-dessous des attentes (66,47 milliards et 20,16 milliards).

Le propriétaire des thés Lipton va choyer ses actionnaires en augmentant de 15% le dividende (3,7 milliards de dollars) et de 35% son programme de rachat d'actions porté désormais à 5 milliards.