La patronne de Yahoo!, Marissa Mayer, peine toujours à relancer la croissance du groupe internet américain, dont le chiffre d'affaires et les recettes publicitaires ont continué de reculer l'an dernier.

Selon des résultats publiés mardi, le chiffre d'affaires du groupe a baissé de 6%, tant sur l'ensemble de l'année 2013 qu'au quatrième trimestre, à respectivement 4,7 milliards et 1,3 milliard de dollars.

Les montants hors revenus reversés à des partenaires (ex-TAC), très surveillés par les analystes, sont tout juste en ligne avec leurs attentes et baissent de respectivement 1% et 2%.

Yahoo! a certes réussi à accroître de 3% au dernier trimestre le nombre de clics payants sur des publicités publiées sur ses sites, mais cela n'a pas suffi à compenser une baisse de 7% du prix moyen par clic.

Le groupe a d'ailleurs cédé l'an dernier au réseau social Facebook sa place de numéro deux mondial de la publicité en ligne derrière le poids lourd du marché Google.

Le bénéfice net annuel a baissé de 65% à 1,4 milliard de dollars, mais il avait été dopé en 2012 par de grosses recettes exceptionnelles liées à la cession d'un paquet d'actions du géant chinois de la distribution en ligne Alibaba.

Au quatrième trimestre, le bénéfice net a progressé de 28% à 348 millions de dollars.

Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, l'action Yahoo perdait 2,93% à 37,10 dollars vers 18h30.

«Des bases solides»

«Nous sommes déterminés à obtenir de la croissance en 2014», a assuré Marissa Mayer lors d'une téléconférence explicative avec des analystes.

Elle s'annonce toutefois encore anémique au premier trimestre, où le groupe vise un chiffre d'affaires situé entre 1,12 et 1,16 milliard de dollars, et des revenus ex-TAC entre 1,06 et 1,10 milliard, soit des niveaux proches de ceux du début 2013.

Yahoo! n'a pas fait de prévision pour l'ensemble de l'année, mais Marissa Mayer estime avoir désormais réussi à «établir des bases solides pour une croissance des revenus», voyant une preuve que sa stratégie fonctionne dans le rebond depuis juin du nombre d'utilisateurs de ses sites après plusieurs années de déclin et disant espérer désormais une «réaction en chaîne».

Elle a précisé que Yahoo! affichait désormais 800 millions d'utilisateurs mensuels, soit une progression de 20% sur l'année, les accès depuis un appareil mobile représentant un important moteur de cette croissance.

Depuis son arrivée aux commandes à l'été 2012, la directrice générale a multiplié les acquisitions. La plus remarquée a été celle du site de blogues Tumblr, grâce à laquelle elle espère rajeunir la base d'utilisateurs du groupe, mais Yahoo! a aussi acheté plus d'une vingtaine de jeunes entreprises pour profiter de leurs «talents» ou de leurs innovations.

Le groupe a aussi modernisé avec plus ou moins de succès certains produits phares, comme sa page d'accueil ou son service de messagerie, et mis l'accent sur les contenus avec des recrutements de journalistes vedettes aux États-Unis et le lancement récent de magazines en ligne dédiés à la cuisine ou aux technologies.

Tout en reconnaissant que des progrès ont été faits, les analystes de la société financière Cantor Fitzgerald prévenaient encore en début de semaine que «2014 doit ramener la croissance, ou la lune de miel sera terminée!"

Des signes de tensions commencent à se manifester, en particulier après le départ il y a une dizaine de jours du numéro deux du groupe, le directeur d'exploitation Henrique de Castro, embauché juste après Marissa Mayer et resté en poste seulement quinze mois.

Ce départ aurait été provoqué selon les médias par l'absence de redressement dans les résultats publicitaires du groupe. Marissa Mayer n'a pas donné davantage d'explications mardi, se bornant à dire qu'il ne serait pas remplacé au profit d'une «implication plus directe des équipes de ventes», parallèlement à des efforts sur les contenus publiés sur les sites.