En prévision des possibles changements à venir dans leur industrie, des chauffeurs et des propriétaires de taxi réunis en assemblée, dimanche, ont décidé de former une seule association.

Ainsi, les membres du Regroupement des propriétaires de taxi de Montréal (RPTM) et ceux de l'Association haïtienne des travailleurs du taxi (AHHT) seront dorénavant représentés par le Regroupement des travailleurs autonomes métallos (RTAM).

Cette fusion avec les travailleurs autonomes métallos a été votée à l'unanimité par les membres présents à la réunion, a affirmé Kamal Sabba, vice-président du RPTM.

Selon M. Sabba, les réformes récemment promises par le nouveau ministre des Transports, François Bonnardel, font en sorte que le métier de chauffeur de taxi est appelé à changer prochainement, tout comme la valeur des permis de taxi.

Le ministre des Transports a fait part, mercredi, de son intention de déposer rapidement un projet de loi afin de rendre l'industrie plus équitable, d'alléger le fardeau administratif et réglementaire et favoriser l'innovation.

Soutenant que les entreprises de taxi sont encadrées par des règles remontant aux années 1970, le ministre Bonnardel a dit vouloir éliminer les barrières à l'innovation.

Pour M. Sabba, la réforme gouvernementale apporterait des éléments de réponse à la concurrence que représente Uber, mais elle pourrait aussi comprendre une déréglementation des permis de taxi, affectant la valeur de ceux-ci.

« Il se peut qu'il y ait des permis dans le futur, mais qu'ils ne soient plus transférables, donc qu'ils n'aient plus de valeur. Si le gouvernement va dans cette voie-là, il faudra dédommager ceux qui ont investi », a déclaré M. Sabba, à l'issue de la rencontre.

Le porte-parole du Regroupement des travailleurs autonomes métallos, Wilson Jean-Paul, croit aussi que les modifications potentielles à l'industrie justifient la fusion.

« Il faut avoir une force pour défendre les droits et les intérêts des propriétaires de taxis », a-t-il dit.

Montréal représente entre 60 et 70 % des détenteurs de permis de taxi de la province, selon M. Sabba.