Les tuiles s'accumulent pour Bombardier Transport, qui s'expose à des sanctions financières pour avoir raté un échéancier de livraison dans le cadre d'un contrat avec l'agence ontarienne de transport Metrolinx.

L'entreprise québécoise avait jusqu'au 1er février pour remettre à son client six des 76 voitures de trains légers destinées à la ligne ferroviaire Eglinton Crosstown, à Toronto. Or, dans une déclaration, le président et chef de la direction de Metrolinx, Phil Verster, a souligné que Bombardier avait seulement livré trois véhicules en date de vendredi.

« Notre contrat définit clairement les sanctions financières pour Bombardier en cas de livraison tardive de véhicules, écrit-il. Metrolinx appliquera les modalités du contrat et des sanctions seront imposées. »

Toutefois, un porte-parole de l'agence de transport régional n'a pas voulu préciser l'ampleur des sanctions qui seront imposées dans le cadre de ce contrat de 392 millions signé avec l'entreprise québécoise en 2017.

Ce nouveau problème s'ajoute à ceux rencontrés par Bombardier Transport en lien avec d'importants contrats en Suisse, à New York, et plus récemment, en France.

Dans sa déclaration, M. Verster souligne avoir noté des améliorations de la part de Bombardier au chapitre des livraisons, ajoutant que les trois prochains véhicules devraient être livrés au cours des prochaines semaines.

« Nous allons toutefois exiger des comptes dans le but de protéger les intérêts des clients et des contribuables », souligne-t-il.

Bombardier n'a pas commenté la situation immédiatement.

La commande de véhicules liée au projet de ligne ferroviaire Eglinton Crosstown - estimé à 5,9 milliards - à Toronto a été marquée par les retards. Metrolinx a tenté d'annuler un contrat plus important en 2017, mais un juge avait opposé son veto.

L'entente initiale, qui remonte en 2010, prévoyait 182 voitures et était évaluée à 770 millions.

Bombardier Transport traverse une période difficile, puisque depuis un peu plus d'une semaine, l'entreprise a vu trois clients refuser tout à tour de recevoir du matériel roulant en raison de différents problèmes.

Citant notamment des pépins entourant la fermeture des portes, les Chemins de fer fédéraux suisses ont récemment demandé une pause en lien avec son contrat de 1,9 milliard pour 62 trains avec l'entreprise québécoise.

Le patron de la Société de transport de New York, Andy Byford, et ancien chef de la direction de la Commission de transport de Toronto (TTC) a affirmé le mois dernier avoir un sentiment de « déjà vu » à cause de problèmes avec les trains de Bombardier. Les livraisons avaient brièvement cessé avant de reprendre cette semaine.

Puis, jeudi, en France, la Société nationale des chemins de fer de la France a déploré une « situation de non-qualité inacceptable » en lien avec 32 rames de trains Regio 2N, ajoutant que 42 autres auraient dû être livrées depuis le début de l'année.

À la Bourse de Toronto, l'action de Bombardier a clôturé vendredi à 1,97 $, en recul de 2 cents.