Les craintes d'un ralentissement économique en Chine ayant récemment secoué les marchés financiers ont aussi des répercussions sur les efforts de Bombardier (T.BBD.B) pour conclure de nouvelles ventes de son avion CSeries.

«Les discussions avancent plus lentement», a concédé une porte-parole, Marianella de la Barrera, au cours d'un entretien téléphonique.

Bombardier dit continuer à entretenir des discussions, notamment avec des clients qui ont signé des lettres d'engagement pour l'appareil, dont les premières livraisons sont prévues l'an prochain.

«Nous attendons que ces commandes deviennent fermes et c'est avec eux qu'il faut un peu plus de temps», a expliqué la porte-parole de l'entreprise québécoise.

Bombardier tente actuellement de décrocher sa première commande ferme pour la CSeries depuis septembre dernier. D'après diverses sources, l'entreprise devrait prochainement s'entendre avec Ilyushin Finance afin de maintenir une commande ferme pour 39 avions CS300.

Le ralentissement de la demande de la Chine ainsi que de la Russie à l'endroit des avions d'affaires a forcé Bombardier à ralentir la cadence de production de ses Global 5000/6000, ce qui a provoqué le licenciement de quelque 1750 travailleurs.

Malgré le récent ralentissement chinois, l'avionneur estime que les perspectives demeurent intéressantes, rappelant que la croissance avait été «phénoménale» entre 2008 et 2012. Au cours de la prochaines décennie, environ 875 avions d'affaires - dont la valeur est estimée à 33 milliards de dollars US - pourraient être commandés, selon l'avionneur montréalais.

Bombardier maintient ainsi ses prévisions à long terme à l'égard de l'empire du Milieu en raison de l'augmentation du trafic aérien ainsi que de la construction prévue de quelque 100 aéroports supplémentaires à travers le pays d'ici 2020.

De son côté, le spécialiste des simulateurs de vol et de formation des pilotes CAE demeure optimiste malgré les récentes turbulences survenues en Chine.

La demande pour les services offerts par la société montréalaise est générée par la croissance du trafic aérien, qui a affiché une progression moyenne annuelle de plus de sept pour cent au cours des trois dernières années en Asie. Selon CAE, cette croissance devrait se maintenir au cours des prochaines années.

«Pour le moment, rien n'a changé dans nos centres d'entraînement situés en Asie», a expliqué la vice-présidente aux affaires publiques de CAE, Hélène Gagnon.

CAE exploite environ 15 centres de formation en Asie en plus d'avoir formé des coentreprises avec des transporteurs aériens chinois.

Le géant américain Boeing s'attend à une demande de plus d'un million de nouveaux travailleurs dans l'industrie aéronautique mondiale d'ici 2034, soit 558 000 pilotes commerciaux et 609 000 techniciens. Près de la moitié de ces postes devront être comblés dans la région de l'Asie-Pacifique.

Boeing estime que la taille des flottes chinoise triplera d'ici 2034 grâce à des commandes de 6330 avions dont la valeur est estimée à près d'un millier de milliards de dollars US.

«En dépit de la volatilité dans le secteur financier chinois, à long terme, nous anticipons une croissance dans le secteur de l'aviation», a expliqué le vice-président chargé de la commercialisation chez Boeing Avions commerciaux, Randy Tinseth, dans un communiqué.

La multinationale américaine anticipe également une accélération des ventes de ses appareils à fuselage large 787 et 777. Cela donnera un coup de pouce à l'entreprise québécoise Héroux-Devtek, qui, dans le cadre d'un contrat avec Boeing, fabriquera les trains d'atterrissage des avions 777.

Si un ralentissement de la croissance économique n'envoie pas un signal positif, l'analyste Seth Seifman, de la banque américaine J.P. Morgan, estime que la demande à l'endroit des avions demeurera stable. Dans une note, il s'attend à ce que le trafic aérien mondial affiche une croissance annuelle de cinq pour cent jusqu'en 2019.