La proposition de Porter Airlines visant à plus que doubler son réseau aérien grâce aux avions à réaction de Bombardier depuis l'aéroport de l'île de Toronto, a subi un important revers. La Ville de Toronto demande beaucoup plus de temps que prévu pour étudier la proposition de Porter.

Il semble que le conseil municipal de Toronto reportera au mois de mars 2015 un vote important qui devait avoir lieu le 16 décembre prochain. Le conseil veut se donner le temps d'étudier le prolongement de la piste, les problèmes de bruit et les infrastructures nécessaires à l'arrivée d'avions à réaction à l'aéroport Billy Bishop, selon une recommandation du personnel municipal publiée jeudi dans un rapport.

L'aéroport, dont le trafic est 88 fois plus élevé depuis 2006, année de création de Porter, a la faveur des professionnels de la finance en raison de sa proximité avec le centre-ville et ses vols à destination des États-Unis, dont Chicago et Boston.

Entreprise à participation restreinte, Porter a dévoilé en avril dernier ses plans visant à ajouter à sa flotte jusqu'à 30 avions de Série C de Bombardier, dans une commande évaluée à environ 2,1 milliards US. Cet apport lui permettrait d'atteindre des destinations aussi lointaines que Los Angeles et les Caraïbes, et de concurrencer Air Canada et WestJet Airlines, les deux plus importants transporteurs du pays.

Cette commande - qui serait la première de Bombardier pour un transporteur canadien - est conditionnelle au prolongement de la piste de l'aéroport Billy Bishop et au retrait de l'interdiction des avions à réaction à cet aéroport.

La commande est-elle annulée? «Non, mais il reste énormément de travail à faire et ce rapport en ajoute encore», a affirmé hier Chris Murray, analyste des transports chez AltaCorp Capital Inc. de Toronto, en entrevue téléphonique.

«Cette situation est un excellent exemple des problèmes auxquels Bombardier fait face avec plusieurs compagnies aériennes avec lesquelles elle traite», a conclu M. Murray.