Malgré les 1400 licenciements confirmés hier à son usine de Derby, en Grande-Bretagne, la division Transport de Bombardier (T.BBD.B) se porte plutôt bien et continue d'engranger les contrats.

À la fin du premier trimestre qui a pris fin le 30 avril, le carnet de commandes de Bombardier Transport totalisait 34 milliards de dollars, soit légèrement plus qu'à la même période l'an dernier qui s'était avéré une année record quant aux nouvelles commandes.

«Bombardier Transport est en excellente santé», affirme Marc Laforge, porte-parole de l'entreprise.

Les licenciements en Grande-Bretagne sont une conséquence de la perte aux mains de Siemens d'un contrat de construction de 1200 voitures pour le lien ferroviaire de Thameslink entre Londres et Brighton.

«On est dans une industrie de nature cyclique, explique le porte-parole. La concurrence aurait fait la même chose.»

Bombardier Transport a remercié 1429 de ses 3000 employés qui fabriquent des trains dans ce qui est la seule usine du genre qui reste en Grande-Bretagne.

L'avenir est incertain aussi pour ceux qui restent. Les contrats sur lesquels ils travaillent encore seront terminés à la fin de 2014.

Le Royaume-Uni est le deuxième marché en importance pour Bombardier Transport, après l'Allemagne. Le problème, c'est qu'il n'y a aucun autre contrat à l'horizon avant au moins 2015, ce qui pourrait forcer Bombardier à éliminer d'autres emplois à mesure que le travail s'achève.

L'octroi du contrat à Siemens a suscité un raz-de-marée de protestations en Grande-Bretagne, dont l'économie bat déjà de l'aile. Les syndicats accusent le gouvernement britannique d'avoir failli à sa tâche de soutenir le secteur manufacturier du pays en octroyant le contrat au géant allemand.

Bombardier Transport avait toutefois prévenu que des licenciements étaient à prévoir, même si elle obtenait le contrat de Thameslink.

Siemens emploie 16 000 personnes au Royaume-Uni, mais n'a pas d'installation de fabrication de trains. L'entreprise soutient tout de même que le contrat lui permettra de créer 2000 emplois au pays.

Selon un analyste cité par Bloomberg, les licenciements coûteront moins de 50 millions à Bombardier Transport. Hamzak Mazari, du Credit Suisse à New York, s'attend lui aussi à d'autres licenciements à l'usine de Derby.

Le côté obscur

La division Transport fait moins parler d'elle que la division Aéronautique, mais elle assure, bon an, mal an, une bonne part de la rentabilité de Bombardier.

Au premier trimestre de l'exercice en cours, le bénéfice d'exploitation de Bombardier Transport a atteint 171 millions, comparativement à 141 millions pour Bombardier Aéronautique.

Au cours des derniers mois, Bombardier Transport a fait le plein de nouveaux contrats en Australie, aux États-Unis et en Arabie Saoudite. L'entreprise a aussi obtenu le mandat de refaire la signalisation du métro de Londres, une commande de 577 millions.

Bombardier Transport a lement marqué des points en Allemagne, la patrie de Siemens. L'entreprise a obtenu de concert avec Siemens un important contrat pour la fabrication de trains à grande vitesse. La part de Bombardier Transport est estimée à 3 milliards.

Au Québec, le consortium Bombardier Transport et Alstom a obtenu le contrat de remplacement des voitures du métro de Montréal, une affaire de 1,2 milliard, dont 719 millions pour Bombardier.

Le travail est commencé, selon le porte-parole de l'entreprise. «On est en phase conception et le premier prototype devrait être livré comme prévu en juin 2013», a-t-il dit.

Le titre de Bombardier a fini la journée hier à 6,80$, en baisse de 11 cents. Depuis un an, il a varié entre 4,25$ et 7,29$.