Grâce à de nouveaux mandats, Rolls-Royce Canada a été en mesure de réembaucher une bonne partie des employés qu'elle avait dû mettre à pied en janvier dernier.

«Évidemment, nous n'avons pas une boule de cristal, mais à date, nous pensons pouvoir maintenir notre niveau d'emploi actuel jusqu'à la fin de l'année», a déclaré le président et chef de l'exploitation de Rolls-Royce Canada, Michel Toutant, à un groupe de journalistes hier, après avoir prononcé un discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

 

Rolls-Royce Canada compte maintenant 1400 employés, dont 1300 à Montréal. Essentiellement, elle répare des moteurs d'avion et fabrique des turbines industrielles.

La multinationale Rolls-Royce avait annoncé en novembre dernier la suppression de 2000 emplois dans son réseau mondial. Rolls-Royce Canada avait été relativement peu touchée, mais elle avait quand même dû procéder à quelques dizaines de mises à pied en janvier.

M. Toutant a indiqué que l'envol du huard avait eu des conséquences négatives sur Rolls-Royce Canada, une filiale qui ne compte que des clients étrangers. Tous ses revenus sont en devises américaines, alors que ses dépenses sont en dollars canadiens.

Productivité

Pour conserver ses mandats et en obtenir de nouveaux à l'intérieur de la grande famille Rolls-Royce, qui compte notamment des membres au Brésil et à Singapour, Rolls-Royce Canada a dû miser sur la productivité.

«Il faut apprendre à se battre sur un autre front que le taux horaire», a énoncé M. Toutant dans son discours.

C'est aussi qu'au cours des 18 derniers mois, Rolls-Royce Canada a commencé à implanter une structure par équipes de travail et à leur confier de plus en plus de responsabilités. Selon M. Toutant, les premiers résultats sont prometteurs.

«Notre profitabilité s'améliore malgré le fait qu'on soit en ralentissement économique, nous avons réussi à réduire nos coûts de non-qualité de 30%, on a diminué de 10% notre taux d'accident, on améliore nos relations de travail, on a deux fois moins de griefs qu'avant, a-t-il énuméré. Ça nous permet de consolider les mandats que nous avons et de nous positionner pour aller chercher d'autres mandats.»

La filiale espère ainsi maintenir le même niveau de revenu cette année. Tout n'est cependant pas gagné et le sort du personnel administratif au Canada n'est pas assuré.

«C'est sûr que, comme n'importe quel manufacturier ici ou ailleurs, nous voulons maximiser les gens qui ajoutent de la valeur, qui travaillent sur le produit, a déclaré M. Toutant aux journalistes. Chaque emploi administratif est regardé, mais nous n'avons pas de gros projet de délocalisation.»