Pas facile de remettre un train sur les rails, surtout en pleine tempête. À court de liquidités, avec un carnet de commandes dégarni, Railpower Technologies (T.P)doit mettre à pied plus du tiers de son effectif, et rien ne garantit maintenant la survie de l'entreprise de Brossard.

C'est donc une cinquantaine de personnes qui se retrouvent aujourd'hui sans emploi. Le fabricant de locomotives hybrides ne compte plus que 84 employés.

 

La crise financière a frappé de plein fouet Railpower, déjà fragilisée par une absence de commandes importantes dans les deux dernières années et par plusieurs contrats de vente à perte dans ses premières années d'existence.

«Notre technologie n'est pas en cause, a assuré à La Presse Affaires la vice-présidente et chef des services juridiques de Railpower, Kamila Wirpszo. Tous nos clients ont mis les achats sur la glace. De toute évidence, ils ont moins de marchandises à transporter et ils ont besoin de moins d'équipement.»

L'encaisse de Railpower en souffre dramatiquement. À un point tel que, si la situation ne s'améliore pas, l'entreprise ne pourra poursuivre ses activités au-delà du mois de septembre.

Elle doit donc trouver à très court terme d'autres sources de financement et considère la possibilité de dénicher un acheteur pour la société.

Pour les trois premiers trimestres de 2008, les ventes de Railpower étaient d'environ 11 millions de dollars. C'est sans commune mesure avec la période correspondante en 2007, alors que les ventes dépassaient les 95 millions.

Les 50 licenciements surviennent au moment où Railpower aurait dû lancer la fabrication de ses locomotives dans sa nouvelle usine de Saint-Jean-sur-Richelieu. Annoncée en mai dernier et représentant l'espoir d'un avenir brillant pour l'entreprise, la construction de l'usine a été suspendue en octobre.

Teachers' à l'aide

Teachers', le régime de retraite des enseignants de l'Ontario, a investi 55 millions dans Railpower sous forme de débentures convertibles.

«Dans l'hypothèse où ils décidaient de convertir l'ensemble de la dette, ils détiendraient 65% des actions», explique Mme Wirpszo. Actuellement, Teachers' détient 16,6% des actions en circulation de l'entreprise.

Le titre de Railpower a perdu 16,67% pour clôturer à 10 cents hier à la Bourse de Toronto. L'action n'est plus que l'ombre de ce qu'elle a déjà été. Elle a déjà atteint 6,69$ en décembre 2005, et approchait encore les 60 cents au début du mois de juillet.