La banque américaine JPMorgan Chase a annoncé mercredi que son bénéfice net avait augmenté de 67% au premier trimestre, dépassant les attentes des analystes de Wall Street, mais son chiffre d'affaires a reculé, plombé par les pertes dans l'hypothécaire.

Le bénéfice net est ressorti à 5,6 milliards de dollars au premier trimestre. Par action, il revient à 1,28 dollar, alors que les analystes de Wall Street tablaient sur 1,16 dollar par action.

Le bond du bénéfice provient essentiellement d'une réduction des provisions pour pertes, passées de 7,0 milliards de dollars au premier trimestre 2010 à 1,2 milliard à la fin de la période sous revue.

Le chiffre d'affaires a reculé de 9% sur un an au cours des trois premiers mois de l'année, à 25,22 milliards de dollars, lesté par la banque de détail. Les analystes anticipaient 25,257 milliards de dollars.

«Les résultats du groupe reflètent un bon trimestre dans la banque d'investissement et une performance solide des services de cartes, de banque commerciale, de titres et des bons du Trésor», a commenté le PDG Jamie Dimon, cité dans le communiqué.

«Les services de banques de détail ont eu une bonne performance sous-jacente pendant que nous continuons à investir dans de nouvelles agences et à augmenter notre force de vente. Toutefois, cette performance a été plus qu'éclipsée par les pertes extraordinairement élevées que nous continuons à enregistrer dans les prêts hypothécaires», a-t-il ajouté.

Les recettes de la banque d'investissement ont reculé de 1% sur un an à 8,3 milliards de dollars et le bénéfice de 4% à 2,4 milliards, en raison de «dépenses plus élevées non liées aux taux d'intérêt».

Les recettes de la banque de détail ont chuté de 19% sur un an à 6,3 milliards de dollars à cause d'une baisse des revenus des prêts et des frais associés aux emprunts hypothécaires, et la division a enregistré une perte de 208 millions de dollars pendant le trimestre sous revue, pâtissant notamment d'une envolée des dépenses.

Les frais liés aux litiges sur les saisies immobilières dont les procédures ont été entachées d'erreurs se sont notamment élevés à 650 millions de dollars.

«Bien que la tendance des défauts (sur prêts) se soit améliorée, les provisions du trimestre continuent à refléter des pertes importantes dans les prêts hypothécaires et les portefeuilles immobiliers», a remarqué la banque.

Les services de cartes ont vu leurs revenus baisser de 10% à 4,0 milliards de dollars mais leur bénéfice repasser dans le vert à 1,3 milliard, grâce à une forte baisse des provisions.

Les recettes de la division devraient continuer à reculer, ont prévenu les dirigeants de la banque, ajoutant cependant que «les pertes sur les cartes de crédit continuent à s'améliorer».

Dans la banque commerciale, les recettes ont progressé de 7% et les bénéfices de 40%, à 546 millions de dollars.

Le ratio de Tier One Common, la mesure de la solidité de la banque considérée par les régulateurs (capitaux «durs», à savoir les actions et réserves sur la totalité des actifs pondérés par le risque), s'élevait à 10%.      «À l'avenir, nous comptons (...) maintenir un ratio de Bâle I Tier Common d'au moins 9,0% et nous conformer aux demandes de Bâle III avant la date prévue», précise le communiqué.

La rémunération des 242 929 employés de la banque a progressé de 14% à 8,3 milliards de dollars.

Pendant une conférence d'analystes, M. Dimon s'est félicité de l'augmentation «des dépôts dans la banque de détail, dans la banque commerciale».

«Les clients ont beaucoup d'argent, ils investissent beaucoup, il y a beaucoup d'argent en circulation dans le monde et nous en bénéficions», a-t-il ajouté.

L'action était stable (+0,09% à 46,68 dollars) vers 14h50 GMT (10h50, heure de Montréal) après avoir ouvert en hausse.