Estimant que cela pourrait simplifier la vie à de nombreux contribuables québécois, le ministre des Finances, Éric Girard, ne ferme pas la porte à ce que l'État puisse préremplir des déclarations de revenus quand c'est possible.

Malgré son enthousiasme lorsqu'il a été interrogé sur la question en marge d'une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), lundi, le grand argentier de la province n'a pas indiqué si cela allait se concrétiser prochainement.

En mêlée de presse, il a néanmoins affirmé que « chaque citoyen ne devrait pas avoir besoin d'un fiscaliste pour remplir sa déclaration » de revenus.

Le ministre des Finances n'est pas le seul à voir cette possibilité d'un bon oeil, puisqu'en avril dernier, le Parti québécois (PQ) avait effectué une sortie pour suggérer que Revenu Québec puisse s'occuper des déclarations plus simples.

Dans certains pays, comme en France et en Australie, le gouvernement offre un préremplissage de certaines cases des déclarations grâce aux nombreux renseignements qui sont à sa disposition, comme le revenu gagné.

Selon M. Girard, quand on « simplifie » et « vulgarise », on rend service à la population.

Si le ministre des Finances a fait preuve d'ouverture, une étude réalisée l'été dernier par l'Institut économique de Montréal (IEDM) en vient plutôt à la conclusion qu'une telle mesure se traduirait par d'importants coûts administratifs et des risques d'erreurs.

Le document du groupe de réflexion souligne notamment qu'en 2010, au Royaume-Uni, un cafouillage avait fait en sorte que six millions de contribuables avaient vu leurs impôts être incorrectement calculés.

L'IEDM avait également révélé qu'un projet-pilote avait été tenté chez Revenu Québec en 2008 et que moins du tiers des 100 000 contribuables contactés avaient choisi d'opter pour le formulaire envoyé par Québec.