Les entreprises qui fabriquent des produits ou des emballages écoresponsables pourront désormais obtenir une attestation délivrée par le Conseil des industries durables (CID). Celle-ci sera dévoilée publiquement aujourd'hui au Rendez-vous 2018 des écoleaders, qui se tient au Zoo de Granby.

L'attestation a été créée avec la collaboration d'Éco Entreprises Québec (EEQ) et de Recyc-Québec. Il s'agit d'une première en Amérique du Nord, selon le Conseil des industries durables. Une approche similaire existe en France.

« On a fait ça pour éliminer le greenwashing et les logos d'autoproclamation. L'avenir de la planète ne peut pas passer par de la fumisterie », explique le PDG du CID, Pierre Fillion.

Les entreprises québécoises qui font de l'écoconception - qui se soucient du cycle de vie de leur produit et de sa finalité - sont actuellement peu nombreuses, déplore M. Fillion. La nouvelle certification permettra de faire de l'éducation, croit-il, car certains procédés de fabrication « sont catastrophiques » pour la planète, même si leur produit est recyclable.

La certification permettra aussi de « mettre le spotlight sur les écoleaders » et de créer un mouvement dans le B-to-B (business-to-business). « On espère que les Metro de ce monde vont se dire un jour : "On accepte seulement les emballages écoresponsables" », donne en exemple M. Fillion. De plus, il n'est pas impossible qu'un jour, EEQ accorde une réduction de prime annuelle aux entreprises dont les produits sont certifiés.

« GRAND MOUVEMENT ÉCORESPONSABLE »

Le CID se réserve même le droit de publier sur son site web la liste des emballages qui créent des problèmes chroniques et majeurs dans le bac bleu afin d'alimenter « Le grand mouvement écoresponsable » qu'il lance aujourd'hui.

Les consommateurs qui voudraient compter sur ce logo pour faire de meilleurs choix de consommation risquent cependant d'être déçus. Ils ne seront pas en mesure de le voir dans les magasins, car il n'apparaîtra pas sur les produits. « On ne veut pas créer de confusion, de surcharge visuelle, justifie M. Fillion. Les entreprises vont pouvoir mettre le logo sur leur site web et l'annoncer dans les médias. » La décision n'est pas « catégorique », toutefois.

Le Conseil des industries durables se décrit comme un OBNL qui contribue au développement durable « en supportant les entreprises qui souhaitent faire de l'écoresponsabilité une solution d'affaires ».

Déjà sept entreprises ont fait attester un produit ou un emballage à l'issue d'un processus qui aura nécessité deux ans et demi de travail. Il s'agit de : 

Écolopharm (Écolovial, un contenant pour les médicaments)

Keurig (K-Cup)

Lavergne (gamme de résine d'ingénierie recyclée rPET)

Lavo (contenant pour détersif à lessive et assouplisseur)

Metro (sac de pommes de terre de 5 livres)

Nortrich (produits de cornière en carton)

Soleno (tuyau Solflo et drain de 4 à 10 pouces)

image fournie par le CID

Le nouveau logo

Photo fournie par le CID

Pierre Fillion, PDG du Conseil des industries durables