Si l'ALENA 2.0 ouvre une brèche dans la gestion de l'offre en agriculture, Philippe Couillard menace d'intenter une poursuite et de retarder l'entrée en vigueur de cet accord commercial avec les États-Unis.

Sa sortie survient au moment où la ministre fédérale des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, rentre à peine de Washington pour informer Justin Trudeau de l'état des discussions. Un accord est « éminemment possible », selon elle.

Par ailleurs, l'ancien premier ministre Brian Mulroney, qui a négocié l'ALENA, a déclaré mardi que « nous n'allons pas avoir d'entente quelle qu'elle soit sans un compromis qui permet à M. Trump de clamer une victoire ». Il faisait allusion à la gestion de l'offre.

Philippe Couillard dit ne pas avoir reçu de signaux voulant que la gestion de l'offre soit compromise. « J'ai encore l'assurance de M. Trudeau de sa défense de la gestion de l'offre », a-t-il affirmé en conférence de presse mercredi.

Mais le chef libéral a tenu à « établir de façon très claire (une) ligne rouge ».

« Je vais utiliser tous, tous, tous les outils possibles pour empêcher que nos agriculteurs de la gestion de l'offre soient le bouc émissaire de la signature d'une entente de commerce », au profit de l'industrie automobile de l'Ontario, a-t-il déclaré.

En plus de ne pas déposer le texte à l'Assemblée nationale, un geste symbolique qui signifierait que le Québec ne se déclarerait pas lié au nouvel accord, il étudierait les recours possibles devant les tribunaux. Il avait déjà évoqué la chose en réponse aux journalistes plus tôt dans la campagne, mais cette fois, il se fait plus ferme au sujet de cette hypothèse. « S'il y a moyen juridiquement de contester l'entente, je le ferai. Donc en termes clairs, suis-je suis prêt à retarder l'entrée en vigueur d'une nouvelle entente ? Ma réponse est oui », a-t-il affirmé.

« On a  des juridictions là-dedans, nous autres. Et je verrais si l'atteinte à nos juridictions nécessiterait par exemple des recours devant les tribunaux. »