En deux saisons dans la Major League Soccer (MLS), l'Impact de Montréal n'a pas réussi à remporter un match éliminatoire, mais le onze montréalais excelle sur le plan financier. Si bien qu'il vaudrait 96 millions US, selon le magazine Forbes qui chiffre pour la première fois la valeur de l'équipe de soccer montréalaise. L'Impact aurait généré des profits de 3,4 millions US sur des revenus de 26,2 millions US à sa première saison en MLS, en 2012.

«Un rendement plutôt impressionnant»

Soit, l'équipe se situe en milieu de peloton en matière de richesse dans la MLS (10e sur 19 équipes). Mais la famille Saputo a réalisé un excellent investissement en achetant pour 40 millions en 2010 une équipe qui vaut aujourd'hui 96 millions US. «C'est un rendement plutôt impressionnant sur son investissement! Orlando a payé 70 millions pour son équipe, la deuxième équipe de New York, 100 millions», dit Christopher Smith, un journaliste de Forbes qui a participé à l'étude du magazine sur les finances de la MLS.

Un rendement de 49%?

L'Impact est évalué à 96 millions, mais combien l'équipe a-t-elle coûté? Ensemble, les propriétaires (la famille Saputo, qui est actionnaire majoritaire, et le Fonds de solidarité FTQ) ont injecté 64,5 millions dans l'équipe. Il s'agit de l'investissement total dévoilé publiquement: 40 millions par la famille Saputo pour acheter une équipe de la MLS en 2010, 17 millions par la famille Saputo pour construire le stade de soccer en 2008 (Québec a payé les rénovations de 23 millions en 2012) et 7,5 millions par le Fonds de solidarité pour devenir actionnaire minoritaire en 2012. En considérant le taux de change, on arrive à un rendement de 49%...

Les Sounders aussi riches que les Sabres

À 175 millions US, l'équipe la plus riche de la MLS, les Sounders de Seattle, vaut autant que les Sabres de Buffalo, 22e équipe en termes de richesse de la Ligue nationale de hockey, selon Forbes.

4,86 milliards US

La valeur boursière de Manchester United, l'équipe de soccer la plus riche du monde qui est inscrite à la Bourse de New York, est de 4,86 milliards US. «Man U» joue dans la Premier League en Angleterre.

8 «équipes perdantes» sur 19

Huit des dix-neuf équipes de la MLS (42%) ont perdu de l'argent en 2012. Un résultat étonnant à première vue en considérant le plafond salarial en vigueur dans la MLS, mais qui est toutefois similaire à celui de la LNH (13 des 30 équipes, soit 43%, ont perdu de l'argent lors de la saison 2011-2012). «Plusieurs des équipes qui perdent de l'argent n'ont pas le contrôle de leur stade, comme Chivas USA et D.C. United», dit Christopher Smith, un journaliste de Forbes qui a participé à l'étude sur la MLS. La ligue n'a pas partagé ses données financières avec Forbes, qui se base notamment sur des documents financiers obtenus d'autres sources. L'Impact n'a pas été en mesure hier de commenter l'étude de Forbes.

Le CH et l'Impact, deux univers

Soit, les deux équipes partagent la même ville et plusieurs partisans. Mais les réalités financières du Canadien et de l'Impact sont aux antipodes. Le CH génère des profits 15 fois plus élevés que ceux de l'Impact; ses profits sont même presque deux fois plus importants que les revenus de l'Impact.

Les finances de la MLS

Valeur / Revenus / Profits

1 Sounders de Seattle 175 / 48,0 / 18,2

2 Galaxy de Los Angeles 170 / 44,0 / 7,8

3 Timbers de Portland 141 / 39,1 / 9,4

4 Dynamo de Houston 125 / 32,6 / 8,2

5 Toronto FC 121 / 30,9 / 4,5

6 Red Bulls de New York 114 / 28,1 / -6,3

7 Sporting de Kansas City 108 / 27,7 / 5,1

8 Fire de Chicago 102 / 24,5 / -3,2

9 Dallas FC 97 / 24,2 / 0,6

10 Impact de Montréal 96 / 26,2 / 3,4

11 Union de Philadelphie 90 / 21,4 / 1,1

12 Revolution de la Nouvelle-Angleterre 89 / 17,1 / 2,6

13 Whitecaps de Vancouver 86 / 23,0 / 0,0

14 Real Salt Lake 85 / 23,0 / -0,1

15 Rapids du Colorado 76 / 18,1 / -2,9

16 Earthquakes de San Jose 75 / 15,0 / -4,5

17 Crew de Columbus 73 / 18,6 / -1,6

18 DC United 71 / 17,7 / -2,8

19 Chivas USA 64 / 15,0 / -5,5

Note : Tous les chiffres sont en millions de dollars US. Pour l'année financière de la saison 2012.

Source : Forbes