Rona a sept quincailleries dans les secteurs inondés par la rivière Richelieu. Rapidement, l'entreprise s'est mise en mode «urgence» pour répondre à la demande des sinistrés qui se présentent dans ses magasins. «On a vendu et donné beaucoup de sable, pour plus de 17 000$», affirme Claude Bernier, premier vice-président, marketing et innovations client de Rona.

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Rona a aussi mis en place un plan de financement spécial pour permettre aux sinistrés de se procurer des articles de rénovation, de nettoyage et autres ventilateurs sans attendre les chèques de leur assureur. «On a négocié des ententes spéciales avec des fournisseurs», ajoute M. Bernier.

La succursale Canadian Tire de Saint-Jean-sur-Richelieu propose des modalités de paiement de 6 et 12 mois sans intérêt pour ses clients. Le magasin offre aussi des prix plus bas sur ses articles populaires depuis trois semaines. Certaines paires de bottes valant habituellement 200$ se vendent désormais 120$. «On écoule habituellement une centaine de paires de bottes par saison, dit le directeur Jean-Pierre Hamel. Là, de 500 à 600 paires.»

Le prix de certains produits susceptibles d'être achetés pour le grand nettoyage une fois l'eau retirée, comme les ventilateurs et l'eau de Javel, a aussi chuté. On a par exemple retranché 100$ du prix de certains déshumidificateurs.

Groupe Qualinet, spécialisé en nettoyage après sinistre, offre pour sa part une «expertise» gratuite aux sinistrés. Un service qui peut valoir jusqu'à 250$. Exceptionnellement, l'entreprise tient une liste de clients intéressés à ses services quand l'eau se retirera des demeures au bord du Richelieu. «Habituellement, nos tarifs sont à l'heure (44$ l'heure), mais là, on fait une tarification fixe pour donner un prix juste aux gens», indique Olivier Dussault, directeur de la succursale de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Cela dit, rapidement après la montée des eaux, Groupe Qualinet a tenu à se positionner comme une entreprise qui offre des informations avant des soumissions pour des services de nettoyage et désinfection. «On a installé des postes-satellites dans les villes touchées pour informer et donner des documents, dit Olivier Dussault. On nous a posé beaucoup de questions. Les concurrents nous ont imités.»

Sans surprise, depuis que la rivière Richelieu est sortie de son lit, plusieurs commerçants de la Montérégie ont vécu une affluence particulièrement élevée à leurs caisses. «Beaucoup de gens sont venus chez nous, confirme Duilio Londero, propriétaire de Londero Sport, un magasin de plein air, chasse et pêche à Saint-Jean-sur-Richelieu. Au départ, quand l'eau commençait à monter, on nous demandait des bottes en bas du genou. Puis, des bottes à cuisse. Et enfin, des bottes sous les bras.»

Conséquence? «On n'a pas été capables de fournir, dit Duilio Londero. On a fait entrer de la marchandise de l'Ontario et des Maritimes.»

Canadian Tire, qui a connu une hausse d'affluence de 50%, il y a deux et trois semaines, a évité la pénurie de bottes. «On est la priorité du fournisseur, car on est en zone sinistrée. On est le Canadian Tire le plus près des secteurs inondés.»

Aucun des magasins joints par La Presse Affaires n'a haussé les prix de ses produits. «On ne veut pas abuser des gens qui sont en difficulté, indique Duilio Londero. Cela dit, comme on a commandé entre 400 et 500 paires de bottes de façon urgente, le tarif pour le transport était deux fois plus élevé.»