À quelques jours du déclenchement possible d'une grève, samedi, les négociations ont repris, lundi matin, entre la direction de TVA et le syndicat représentant ses 830 employés à Montréal.

Les discussions avaient toujours cours en après-midi, a confirmé le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, auquel est rattaché le syndicat des 830 employés de TVA.

Ce syndicat représente non seulement les journalistes, mais aussi les techniciens, caméramans, monteurs, réalisateurs et autres employés de bureau.

Les syndiqués se sont déjà dotés d'un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée à compter du 22 septembre. Ils menacent ainsi de compromettre la diffusion de la soirée électorale à TVA.

Le coeur du conflit ne porte pas sur les salaires, mais sur la protection des emplois. Le Syndicat des employés de TVA se bat contre les abolitions de postes et le transfert des emplois vers d'autres filiales de TVA ou de Québecor, comme les studios Mel's.

De son côté, la direction affirme ne pas transférer ainsi des emplois et soutient qu'il existe déjà des protections à cet effet dans la convention collective.

Elle affirme en outre qu'elle parviendra à diffuser la soirée électorale, ainsi que sa programmation d'automne, quoi qu'il advienne avec la négociation de la convention collective.

La direction a déjà admis qu'elle procédait à l'embauche de travailleurs de remplacement pour se préparer, au cas où la grève était effectivement déclenchée samedi. Le Code canadien du travail ne prévoit pas de dispositions anti-briseurs de grève, contrairement au Code du travail du Québec. Et la télédiffusion est de compétence fédérale.

Jeudi dernier, le président de la FTQ, Daniel Boyer, a mis tout son poids dans la balance en adressant un message à Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor. Il lui a demandé de revenir à la raison et de négocier de bonne foi dans le but d'éviter le conflit de travail. La FTQ est la plus grande centrale syndicale du Québec, avec plus de 600 000 membres.

À son tour vendredi, M. Péladeau a répliqué à M. Boyer en l'invitant à rappeler aux représentants syndicaux de TVA qu'ils jouissent d'« excellentes conditions de travail », dans un contexte où les médias traditionnels vivent tous une situation difficile.