Le président américain fait du chantage au Canada, au Mexique ainsi qu'aux demandeurs d'asile afin de financer le mur frontalier qu'il avait promis en campagne électorale et d'obtenir un Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) favorable aux États-Unis, s'indigne l'ex-président mexicain Vicente Fox.

Joint par La Presse canadienne à Mexico, l'ancien homme d'État n'a trouvé rien de bon à dire sur Donald Trump, qu'il décrit comme ignorant, étroit d'esprit et dangereux.

M. Fox estime que le Canada et le Mexique doivent continuer à faire front commun et ne pas accéder à ses demandes d'ententes de libre-échange bilatérales.

Pour Donald Trump, le commerce est un jeu à somme nulle duquel il doit absolument sortir vainqueur, a fait valoir l'ancien président mexicain.

«Peu importe la formule, qu'elle soit bilatérale, trilatérale ou autre, ça ne marchera jamais s'il insiste sur le fait que les États-Unis doivent avoir un surplus (commercial) et que nous devons avoir un déficit», a-t-il ajouté.

Des pays comme le Canada, qui croient en la mondialisation et en l'entrepreneuriat, doivent tenir tête face à l'attitude intimidante du président américain, a-t-il poursuivi.

Vicente Fox se porte également à la défense du premier ministre Justin Trudeau, qui a été descendu en flammes par Donald Trump à l'issue du sommet du G7 à La Malbaie, au début du mois de juin.

Ce dernier avait traité son homologue canadien de «malhonnête» et de «faible» en l'accusant d'avoir fait de «fausses déclarations» en matière de commerce lors de sa conférence de presse.

«Il est un excellent premier ministre qui fait un excellent travail et ce fou (Trump) n'a pas le droit de l'attaquer de la manière qu'il l'a fait», a-t-il lancé.

L'ex-président mexicain ne s'inquiète pas outre mesure des tarifs douaniers imposés par les États-Unis sur les exportations de son pays, évoquant la possibilité d'intensifier les échanges commerciaux avec l'Amérique latine et la Chine.