La croissance économique de la Chine doit être maintenue au-dessus de 7%, le plus bas niveau tolérable par le gouvernement, a indiqué le premier ministre Li Keqiang, dans des commentaires rapportés mardi par des médias officiels.

Li Keqiang a souligné que «le plus bas niveau de croissance (toléré) est de 7%» et que le gouvernement «ne permettra pas (à la croissance) de descendre en dessous de cette limite», a rapporté le journal Beijing News.

Cette limite «garantit (...) que l'objectif de doubler la taille du PIB (chinois) entre 2010 et 2020 sera réalisé», a précisé le journal.

S'exprimant lors d'une rencontre le 16 juillet avec des économistes et des responsables économiques, le premier ministre a également pointé la nécessité de contenir l'évolution des paramètres économiques «en territoire raisonnable», a rapporté de son côté l'agence officielle Chine nouvelle.

Ainsi, une croissance du Produit intérieur brut (PIB) d'au moins 7,5% et une inflation inférieure contenue à 3,5% ont été qualifiés d'objectifs «raisonnables» par Li Keqiang.

Le premier ministre a expliqué qu'une croissance de 7,5% correspondait aux exigences de stabilisation du marché du travail, a ajouté le Beijing News.

La Chine a vu sa croissance économique ralentir sensiblement au deuxième trimestre, à 7,5%, renforçant les doutes des économistes sur la capacité du géant asiatique à atteindre son objectif officiel, adopté en mars, d'une hausse de 7,5% du PIB en 2013.

Avec une croissance de 7,8%, le pays avait enregistré l'an dernier sa pire performance depuis treize ans. Un ralentissement à 7% constituerait pour la Chine la plus faible progression annuelle de son PIB depuis 1990.

Dans des déclarations postées le 10 juillet sur le site du gouvernement central, Li avait déclaré que les réformes structurelles engagées par le gouvernement se poursuivraient «tant que la croissance, l'emploi et autres indicateurs ne descendaient pas sous les seuils» fixés par les autorités «et tant que l'inflation n'excédait pas notre niveau limite», mais aucun chiffre n'avait alors été précisé.

La nouvelle équipe au pouvoir depuis l'investiture en mars du président Xi Jinping a affiché sa volonté de rééquilibrer l'économie, en mettant l'accent davantage sur la relance de la consommation intérieure que sur les exportations ou les investissements, facteurs traditionnels de croissance.

Mais les récentes observations de Li pourraient signifier que le gouvernement tourne à nouveau son attention vers le maintien d'une croissance soutenue, et pourraient ouvrir la voie à un nouveau coup de pouce de Pékin à l'activité économique.

Une aide financière «de petite échelle» pourrait ainsi être débloquée sur les réserves du gouvernement central «pour stimuler des projets dans le logement social, les chemins de fer, des développements urbains liés à l'environnement comme le traitement des eaux usées», a estimé mardi Lu Ting, économiste chez Bank of America Merrill Lynch.

Profitant de ces espoirs d'un soutien gouvernemental accru pour doper l'économie chinoise, la Bourse de Shanghai a sensiblement grimpé mardi, clôturant en hausse de 1,95%.