La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a annoncé jeudi que les États-Unis exempteraient la Chine des sanctions économiques visant les achats de pétrole iranien, quelques heures avant l'application prévue de restrictions contre les banques chinoises.

La chef de la diplomatie américaine a indiqué dans un communiqué que la Chine avait «significativement réduit» ses importations de brut iranien, lui permettant ainsi de rejoindre les rangs des nombreux pays exemptés de sanctions.

Cette annonce concerne aussi Singapour.

En vertu d'une loi votée en 2011, les États-Unis sanctionnent à compter du 28 juin les institutions financières commerçant avec la banque centrale iranienne, qui gère les exportations de brut du pays.

Mme Clinton s'est félicitée de l'efficacité de ces sanctions.

«Leur effet cumulé montre clairement au gouvernement iranien que la violation permanente de ses obligations internationales en matière nucléaire ont un coût économique important», a-t-elle dit dans le communiqué, ajoutant que ce coût pour l'Iran s'élevait à environ 8 milliards de dollars par trimestre.

Plus d'une dizaine d'autres pays ont déjà été exemptés, dont la France, l'Allemagne ou le Japon en mars, puis l'Inde, la Turquie, l'Afrique du Sud, la Malaisie, la Corée du Sud, le Sri Lanka et Taïwan le 11 juin dernier.

Les États-Unis n'ont en revanche pas exempté d'autres pays importateurs comme le Pakistan et l'Afghanistan. Au total, 23 pays du monde importent du pétrole iranien, avait précisé en mars un haut responsable américain s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Désormais, 20 sont exemptés de sanctions.

Les États-Unis ont mené des négociations intensives ces derniers temps avec la Chine et Singapour, alors que la date des sanctions approchait. Un responsable américain s'est félicité de l'annonce récente de la Chine d'une réduction de 25% de ses importations de pétrole iranien entre janvier et mai, par rapport à l'année précédente. La Chine a annoncé que des réductions supplémentaires auraient lieu cette année.

«Je pense que les Chinois comprennent le sérieux qui nous anime à ce sujet», a indiqué un responsable à la presse.

De con côté, la présidente républicaine de la commission des affaires étrangères de la Chambre, Ileana Ros-Lehtinen, a vivement critiqué ce «permis» accordé à la Chine, selon elle le plus gros importateur de pétrole iranien.

«Aujourd'hui, l'administration a accordé un permis d'accès gratuit au plus gros (client) de l'Iran», a-t-elle déclaré.