Des dizaines de milliers de manifestants occupaient les places publiques de plusieurs villes d'Espagne, vendredi soir, malgré une interdiction des rassemblements politiques qui entrera en vigueur à minuit.

Madrid, pour sa part, n'a pas voulu indiquer si les policiers recevront l'ordre de disperser les manifestants à l'heure fatidique.

Plusieurs Espagnols sont mécontents du taux de chômage élevé de leur pays et de l'incapacité de leur gouvernement à solutionner une dure crise économique. Certains d'entre eux ont construit un campement à Puerta del Sol, une place située au centre de Madrid, dimanche, une semaine avant des élections municipales et régionales à travers l'Espagne. La manifestation n'a fait que prendre de l'ampleur depuis et d'autres villes se sont aussi mises de la partie.

La campagne électorale se terminant vendredi, la commission électorale nationale a interdit toute manifestation samedi ou dimanche, le jour du scrutin.

Mais minuit approchant, plusieurs grands rassemblements de jeunes Espagnols restaient dans les rues de la capitale et de plusieurs autres villes.

Plus tôt dans la journée, le premier ministre Jose Luis Rodriguez Zapatero n'avait pas voulu indiquer s'il ordonnerait aux forces policières de disperser les protestataires.

«Attendons de voir ce qui arrivera demain (samedi). Dans tous les cas de figure, je n'agirai pas avant que les événements ne surviennent», a-t-il affirmé au micro d'un réseau radiophonique.

«Ce que je peux dire, c'est que le gouvernement le ministère de l'Intérieur se comporteront bien, se comporteront correctement et se comporteront avec intelligence.»

Le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba n'a pas non plus voulu s'exprimer sur la suite des choses, sinon pour dire que les policiers n'envenimeront pas la situation.

Il avait d'abord affirmé que le gouvernement «ferait respecter la loi», mais a ensuite baissé le ton, affirmant que «la police ne solutionnerait pas un problème en en créant un autre».