Plusieurs ports étaient fermés mercredi en Libye, en proie à une révolte sanglante contre le régime de Mouammar Kadhafi, mais l'incertitude régnait quant au niveau des exportations d'or noir du pays, un des quatre plus grands producteurs de pétrole d'Afrique.

L'armateur français CMA-CGM est revenu mercredi soir sur une déclaration faisant état de la fermeture de «tous les ports et terminaux» de Libye, indiquant désormais seulement avoir suspendu ses escales dans plusieurs ports du pays.

«Les escales des navires CMA-CGM dans les ports Libyens de Benghazi, Misurata, Khoms et Tripoli sont temporairement suspendues», indique le groupe de transport maritime basé à Marseille.

Pour ce qui concerne le fonctionnement des ports et autres terminaux (pétroliers, passagers), il ne souhaite désormais pas faire de commentaire.

Les ports de marchandises de Tripoli, Benghazi (est) et Misurata (ouest) étaient fermés mercredi, a indiqué une source au sein d'une compagnie maritime italienne.

«Les terminaux pétroliers ne sont pas fermés», a affirmé pour sa part un porte-parole de l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

«Les bateaux continuent à charger du pétrole pour le moment mais nous avons des inquiétudes pour les jours à venir en raison des problèmes de sécurité», a-t-il ajouté, en précisant que les sources d'informations étaient «ténues» et difficiles à confirmer.

La Libye compte six terminaux pétroliers, dont l'un à Tripoli et cinq autres situés à l'est du pays, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE).

Le dirigeant Mouammar Kadhafi semblait mercredi avoir perdu le contrôle de vastes régions de l'est de la Libye, selon des journalistes sur place et des habitants.

Les cinq terminaux situés à l'est de la Libye ont exporté 825 000 barils par jour au cours des quatre derniers mois, selon l'AIE.

La Libye produit en temps normal 1,69 millions de barils par jour (mbj) de pétrole et en exporte 1,49 mbj, en large majorité vers l'Europe, selon l'AIE.

Selon un analyste de la banque française Natixis, les exportations libyennes de pétrole brut sont actuellement réduites de 1,2 mbj, soit de 80%.

Plusieurs compagnies pétrolières européennes interrogées par l'AFP se sont refusées à tout commentaire sur les mouvements de pétroliers en provenance de Libye.

Les compagnies françaises Total, italienne ENI, espagnol Repsol et allemande Wintershall ont annoncé ces derniers jours la suspension de tout ou partie de leur production de pétrole en Libye pour des raisons de sécurité.

Les cours du pétrole ont franchi mercredi la barre des 110 dollars le baril à Londres pour la première fois depuis septembre 2008, soutenus par la poursuite des troubles en Libye.