Le yuan a atteint un niveau record lundi face au dollar américain après la décision de la banque centrale de Chine de relever sa marge de fluctuation, au surlendemain d'une réunion du G20 au cours de laquelle la question de la monnaie chinoise a fait l'objet d'âpres discussions.

Sur le marché au comptant, le billet vert s'échangeait à 6,5668 yuans lundi en fin de journée (en Asie), contre 6,5732 yuans vendredi soir. Le yuan s'est apprécié d'environ 4% face au billet vert depuis juin, quand la Chine a effectivement mis fin à deux ans d'arrimage de sa monnaie au dollar.

Avant l'ouverture du marché, la Banque populaire de Chine avait fixé lundi la bande de fluctuation de la monnaie chinoise à 6,5707 yuans pour un dollar, ce qui constitue également un record, contre 6,5781 yuans pour un dollar vendredi.

Le yuan dispose sur le marché d'une marge de fluctuation de 0,5% à la hausse ou à la baisse par rapport à ce niveau défini chaque jour par la banque centrale chinoise.

La Chine fait l'objet depuis des années de pressions internationales pour qu'elle laisse sa monnaie s'apprécier, les pays occidentaux, États-Unis en tête, accusant le yuan d'être artificiellement sous-évalué pour donner un avantage compétitif aux exportations chinoises.

Pour arracher un accord sur la manière de mesurer les déséquilibres économiques mondiaux, le communiqué final de la première réunion des ministres des Finances du G20, le weekend dernier à Paris, a dû faire des concessions à Pékin, qui ne souhaitait pas voir le taux de change mentionné comme un indicateur en tant que tel.

Selon les termes de ce communiqué, la mesure des déséquilibres extérieurs se fera de manière indirecte, «à partir de la balance commerciale, des flux nets de revenus d'investissement et des transferts, en tenant pleinement compte du taux de change et des politiques budgétaire, monétaire ou autre».

Traduction: les pays du G20 tiendront compte du taux de change lorsqu'ils examineront les balances courantes des différents Etats, mais le taux de change en tant que tel ne servira pas de thermomètre pour mesurer les déséquilibres.

La manière d'inclure le taux de change «a fait l'objet de longs débats», a reconnu la ministre française des Finances Christine Lagarde.