Le secrétaire américain au Commerce, Gary Locke, a mis en garde la Chine contre la «sottise» que représente le protectionnisme, à cinq jours de l'arrivée du président Hu Jintao à Washington.

«Dans notre marche vers l'industrialisation, nous avons parfois protégé des secteurs naissants avec des politiques qui aujourd'hui mobiliseraient une armée d'avocats à l'OMC contre elles», a déclaré M. Locke lors d'un discours à Washington sur la relation commerciale avec la Chine.

«Ces politiques étaient une sottise alors, et elles sont assurément une sottise aujourd'hui», a-t-il dit.

M. Locke a plaidé pour que la Chine fasse respecter jusqu'au niveau provincial et local les engagements que prend son gouvernement pour libéraliser l'accès au marché chinois: «ils doivent être maintenant transformés en mesures concrètes avec des résultats».

Il a notamment rappelé un engagement de la Chine en 2009 à supprimer l'obligation pour les acheteurs de turbines d'électricité éolienne de se fournir uniquement auprès d'industriels chinois.

«Mais aussitôt après, le gouvernement chinois recourait à un réglement qui obligeait les entreprises étrangères cherchant à construire de vastes champs éoliens en Chine d'avoir une expérience préalable en Chine», a-t-il déploré.

Pékin s'est engagé en décembre à y mettre fin.

M. Locke a par ailleurs estimé que la relation commerciale des Etats-Unis avec la Chine, par laquelle celle-ci expédie des produits à bas prix achetés en s'endettant, n'était «plus viable».

«Les consommateurs américains ont obtenu une gamme impressionnante de biens à bas prix. Et dans sa transition pour devenir l'un des premiers exportateurs mondiaux, la Chine a réussi à élever des millions de ses citoyens vers une classe moyenne en forte croissance», a-t-il rappelé.

«Mais ce n'est plus viable. La boulimie de consommation dans les pays développés comme l'Amérique doit s'achever», a affirmé le ministre.