Le coup de barre donné par Ottawa dans le secteur du financement hypothécaire cet été a eu un effet boeuf. Le marché immobilier a affiché un repli généralisé en août, avec un déclin particulièrement prononcé à Vancouver.

Le nombre de transactions a chuté de 5,8% à l'échelle nationale entre juillet et août, et de 8,9% par rapport à août 2011, a indiqué hier l'Association canadienne de l'immeuble (ACI). Les deux tiers des marchés locaux du pays ont enregistré des baisses.

Refroidir le marché

«Les ventes en août vont sans aucun doute apaiser ceux qui établissent des politiques, en leur fournissant la première indication précise que les récentes modifications apportées aux règlements hypothécaires, visant à refroidir le marché, ont produit les résultats prévus», a avancé Gregory Klump, économiste en chef de l'ACI.

En juillet, le gouvernement fédéral a fait passer de 30 à 25 ans la période maximale d'amortissement des prêts hypothécaires, entre autres mesures. Cette décision visait à calmer l'ardeur des acheteurs, qui s'endettent à des niveaux records en profitant de taux d'intérêt au plancher.

Ce resserrement semble avoir eu un effet des plus efficaces à Vancouver, où le marché était déjà sur une pente descendante. Le nombre de transactions y a chuté de 9,3% entre juillet et août, un plongeon qui atteint 31% sur un an. Les prix affichent une baisse de 7,3% depuis le début de l'année dans cette ville, à 725 000$ en moyenne.

Pas d'effondrement en vue

Sonya Gulati, économiste à la TD, souligne que «les baisses de prix et de ventes deviennent la norme» dans la plupart des marchés locaux. Mais elle ne craint pas un effondrement pour autant. «En l'absence d'un catalyseur comme une hausse des taux d'intérêt ou un choc économique externe, il n'y a vraiment pas de raison de penser que le marché de l'habitation va se dégrader rapidement par rapport aux niveaux actuels», a-t-elle noté.

Le prix moyen des maisons s'est élevé à 350 192$ en août au Canada, soit 0,3% de plus qu'il y a un an. En excluant Vancouver du calcul, la hausse aurait été de 3,3%, indique l'ACI.

Dans le Grand Montréal, le prix de vente moyen a été de 329 816$ le mois dernier, une hausse de 0,5% sur un mois et de 4% par rapport à août 2011. Le nombre de transactions est en repli de presque 7% sur un an.

L'ACI a révisé à la baisse hier ses prévisions pour l'ensemble du marché canadien d'ici la fin de 2013. L'organisme, qui représente 105 000 agents immobiliers, s'attend maintenant à ce que les ventes montent de 1,9% cette année (avec 466 900 transactions), pour ensuite descendre de 1,9% l'an prochain.

Une hausse de 0,6%

Au chapitre des prix, l'ACI prévoit une augmentation de 0,6% cette année, à 365 000$ en moyenne, suivie d'une baisse de 0,1% l'an prochain.

Cette prévision s'ajoute aux nombreuses autres - souvent discordantes - émises régulièrement par les économistes et autres observateurs du marché. Certains entrevoient une légère hausse des prix au Canada, tandis que d'autres voient des baisses pouvant atteindre jusqu'à 25%.

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Données immobilières août 2012

> 8,9%

Baisse des ventes au Canada

> 31%

Baisse des ventes à Vancouver

> 350 192$

Prix moyen au pays

Les variations sont par rapport à août 2011.

Source: ACI.