La chasse aux ingénieurs est définitivement ouverte dans l'industrie aéronautique québécoise.

Alors que Bombardier et d'autres grands donneurs d'ordre sont toujours à la recherche d'ingénieurs, trois entreprises étrangères ont profité de l'ouverture de la convention d'affaires Aeromart mardi pour annoncer des projets d'implantation ou d'expansion à Montréal.



La plupart des 150 postes que ces projets devraient créer au cours des trois prochaines années seront liés à l'ingénierie.

L'entreprise allemande PFW a ainsi annoncé l'implantation d'un siège social nord-américain dans la région de Montréal. PFW offre des services d'ingénierie pouvant aller de la conception à la certification de produits aéronautique.

«Bombardier connaît une grande croissance, a indiqué le directeur général de PFW Aerospace Canada, Ian Sidsaff. Ils ont besoin d'aide».

L'entreprise espère créer une centaine d'emplois d'ici trois ans. M. Sidsaff a reconnu que le recrutement d'ingénieurs ne sera pas nécessairement facile.

«Au début, nous devrons prendre des gens de l'extérieur, soit peut-être 25 personnes, en plus de recruter des diplômés ici», a-t-il déclaré.

Le groupe français LGM offre également des services d'ingénierie, mais il se spécialise plus particulièrement dans la sécurité des produits aéronautiques, leur maintenance et la préparation des documents techniques.

Il s'agit de faire en sorte, dès la conception, que les appareils soient fiables, sûrs et facile à entretenir.

«Nous avons un premier contrat en train de se conclure avec un grand maître d'oeuvre de Montréal», a déclaré le président de LGM, Eric de Tocqueville.

L'entreprise prévoit créer une vingtaine d'emplois dans la région montréalaise au cours des deux à trois prochaines années.

«Nous allons amener des gens de France pour former des ingénieurs que nous allons former sur place afin de créer une expertise à Montréal», a déclaré M. de Tocqueville.

LGM travaille également dans le domaine ferroviaire. Elle espère donc obtenir des mandats de la part de Bombardier Transport, de la Société des transports de Montréal et même de SNC-Lavalin, qui est active dans les infrastructures ferroviaires.

La troisième entreprise, l'autrichienne FACC, est déjà implantée au Québec avec 34 employés, mais elle veut prendre de l'expansion et créer une douzaine d'emplois additionnels.

L'entreprise conçoit et fabrique des pièces de matériaux composites. Elle est notamment impliquée dans la CSeries: elle fabrique le carénage du raccordement de l'aile, qui brillait d'ailleurs par son absence lors du dévoilement de l'appareil, le 7 mars dernier.

«L'équipement a été livré», a assuré le directeur général de FACC Solutions, Christian Zenko.

Il a indiqué que le marché des ingénieurs spécialisés en composite n'était pas très grand.

«Nous devons regarder un peu plus large que Montréal pour le recrutement. Nous avons déjà engagés des talents locaux, mais aussi des gens des États-Unis et de l'ouest canadien.»