Grève ou pas, l'usine Molson (TAP) de Montréal connaîtra un renouvellement considérable de son personnel au cours des prochaines années.

Jusqu'à 400 syndiqués sur les 850 qui travaillent à la fabrication et à la distribution pourraient partir à la retraite d'ici le 31 décembre 2017, a indiqué mercredi le porte-parole syndical, Stéphane Lacroix. Les modalités de remplacement des départs à la retraite étaient prévues dans l'entente de principe qui a été rejetée par 59% des syndiqués le dimanche 6 février. Ceux-ci ont par la suite donné un mandat de grève à leur bureau syndical.

«Les quelque 175 travailleurs qui sont admissibles à la retraite en 2011 seront remplacés par 180 travailleurs temporaires qui accéderont ainsi à la permanence, écrit dans un courriel M. Lacroix, des Teamsters, syndicat qui représente les travailleurs de la fabrication et de la distribution chez Molson à Montréal. La moyenne d'âge des travailleurs touchant l'indemnité de départ s'élève à 55 ans. Aucun remplacement n'est prévu pour les départs à la retraite qui surviendront d'ici 2015. À partir de 2015, un employé sera embauché pour chaque trois départs à la retraite.»

Malgré tous ces départs, le nombre d'employés à l'usine devrait rester sensiblement le même, assure la direction de Molson Coors.

Pas de réduction

«On ne prévoit pas du tout de réduction de personnel à l'usine de Montréal, dit Marie-Hélène Lagacé, directrice des relations publiques. Toutefois, la quantité d'employés dans une brasserie dépend directement du volume de production et on ne peut pas prévoir les fluctuations dans la demande avec précision sept ans en avance. Tout ce qu'on veut faire, c'est de rétablir le ratio entre les employés réguliers et temporaires et c'est une question de timing entre le moment des départs et le moment des embauches.»

L'entente de principe prévoyait des augmentations salariales de 8% en sept ans. Les parties syndicale et patronale ont promis de retourner à la table de négociations au cours des prochains jours. Les syndiqués sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre dernier.

L'usine de Montréal fait face à des défis de productivité au moment où le dollar canadien est à parité avec le billet vert américain. Ses travailleurs gagnent de 19$ à 31$ l'heure, soit plus que dans les usines américaines du brasseur Molson Coors. L'usine de Montréal est en concurrence avec les autres usines du brasseur au Canada et aux États-Unis.

Des profits en baisse au quatrième trimestre

Par ailleurs, le brasseur a dévoilé des résultats décevants à son quatrième trimestre.

Les profits reculent de 51%, à 109,8 millions de dollars, ou 58 cents par action. L'an dernier, à pareille date, le bénéfice s'élevait à 222 millions, ou 1,19$ par action.

Les revenus augmentent de 1,7%, à 835,1 millions, en raison de la hausse des prix et en dépit d'une baisse de près de 2% du volume de bière vendue.

Hier, l'action de Molson Coors a fini en baisse de 2,25$, à 45,25$.