Une remarque du président de la Banque centrale américaine sur la réduction du bilan de la Fed a brièvement déstabilisé les marchés américains jeudi alors que l'institution semblait avoir au cours des derniers jours réussi à rassurer des investisseurs très nerveux.

Au cours d'un entretien, Jerome Powell a indiqué que «le bilan sera considérablement moins élevé qu'il ne l'est actuellement».

Cela a suffi à faire plonger Wall Street dans le rouge pendant quelque temps.

La vitesse à laquelle la Banque centrale réduit son bilan est un sujet de préoccupation permanent pour les marchés, qui y voient un mécanisme moins direct pour renchérir le coût du crédit, au-delà des taux d'intérêts directeurs de l'institut d'émission.   

Le bilan a gonflé à plus de 4000 milliards de dollars après les achats massifs de bons du Trésor pour soutenir la reprise après la crise financière de 2008.

Pour lentement revenir à la normale, la Réserve fédérale, chaque mois, cesse de renouveler ses investissements par tranche pouvant aller jusqu'à 50 milliards de dollars.

«Nous voulons faire revenir notre bilan à un niveau plus normal, un niveau suffisant, mais pas plus pour nous permettre de conduire notre politique monétaire», a souligné M. Powell, précisant qu'il ne savait pas quel était le niveau exact.

La déclaration vague de M. Powell, qui pouvait laisser penser que la Banque centrale envisageait d'accélérer la réduction de son bilan, a inquiété des investisseurs qui depuis plusieurs mois sont rendus nerveux par les signes de ralentissement de l'économie mondiale et les incertitudes créées par la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump, en particulier avec la Chine, deuxième économie du monde.

Dans un discours prononcé en début de soirée à New York, le vice-président de la Fed, Richard Clarida, a également évoqué la question de la réduction du bilan.

«Si nous devions découvrir que le programme actuel de normalisation du bilan,  ou un autre aspect de cette normalisation, ne favorise plus les objectifs de notre double mandat (plein emploi et maîtrise de l'inflation), nous n'hésiterons pas à y apporter des modifications», a souligné M. Clarida.

Le hoquet sur Wall Street n'a été que de courte durée, mais pose la question du style de communication du patron de la Fed, qui semble avoir du mal à exposer clairement ses intentions et avec constance.

M. Powell et plusieurs de ses collègues ont été à la manoeuvre pendant plusieurs jours pour tenter de rassurer des marchés financiers, désarçonnés par ses déclarations lors d'une conférence de presse fin décembre. Il avait alors donné l'impression de ne pas tenir compte des inquiétudes des investisseurs et de la forte chute de la Bourse.