La Maison-Blanche a estimé jeudi qu'un accord budgétaire restait possible pour éviter un défaut de paiement aux États-Unis, tout en démentant qu'un marché soit sur le point d'être conclu avec les républicains du Congrès sur le relèvement du plafond de la dette.

«Il n'y a aucun progrès à annoncer (...) nous ne sommes pas proches d'un accord», a déclaré le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney. Il a toutefois estimé qu'une solution à la crise politique actuelle restait envisageable à l'approche de la date butoir du 2 août.

Plusieurs médias américains, dont le New York Times, ont affirmé jeudi que M. Obama et le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner discutait les détails d'un plan prévoyant une réduction substantielle du déficit, et comportant des coupes dans les dépenses ainsi qu'une réforme du code des impôts pour assurer davantage de rentrées fiscales.

«Ces informations sont incorrectes», a assuré M. Carney en entamant son point de presse quotidien, tandis que le bureau de M. Boehner démentait tout accord à l'heure actuelle. «Si les lignes de communication restent ouvertes (avec la Maison Blanche), il n'y a pas d'accord ni de progrès à annoncer», a indiqué un porte-parole.

MM. Obama et Boehner se sont vus mercredi soir pour la première fois en six jours. Une réunion «constructive et utile» selon M. Carney, qui a toutefois refusé d'en préciser la substance. Il n'est pas exclu qu'une nouvelle réunion ait lieu jeudi: «il n'y a rien de prévu pour l'instant, mais c'est tout à fait possible», a ajouté le porte-parole.

Le relèvement du plafond de la dette doit être approuvé par le Congrès avant le 2 août, faute de quoi les États-Unis risquent de se retrouver en défaut de paiement, selon le Trésor. Les républicains majoritaires à la Chambre ont lié leur vote à l'adoption d'un plan de réduction des déficits.

Alors que des responsables du Congrès ont affirmé que le temps allait manquer pour mener le processus législatif à son terme avant la date fatidique, la Maison-Blanche persiste à dire qu'un accord ambitieux reste possible.

«Nous pensons que l'idée d'une approche équilibrée pour un accord de grande ampleur est en train de prendre de l'élan», a affirmé jeudi M. Carney, faisant allusion au plan d'un groupe de sénateurs des deux partis, surnommé «la bande des six».

Ce plan, qui prévoit une réduction cumulée du déficit de 3 600 à 3 700 milliards de dollars sur 10 ans, peut fédérer nombre d'élus puisqu'il comporte à la fois des réductions de dépenses, comme le veulent les républicains, et de nouveaux revenus fiscaux, comme le réclament les démocrates.

Mais les républicains de la Chambre ne semblent pas l'entendre de cette oreille et insistent sur leur projet de réduction drastique des dépenses, intitulé «Réduire, Plafonner et Équilibrer» et adopté cette semaine, qui devrait pourtant être rejeté samedi au Sénat.

Les discussions de Washington s'éternisent alors même qu'à Bruxelles les dirigeants des pays de la zone euro, réunis jeudi pour un sommet de crise, ont conclu un accord pour réduire la dette colossale de la Grèce.

Jeudi, lors d'une conférence de presse, M. Boehner a indiqué qu'il serait «irresponsable» pour la Maison-Blanche et le Congrès de «ne pas envisager de stratégies de secours», comme le plan élaboré par le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, et le dirigeant de la minorité républicaine de cette même assemblée, Mitch McConnell.

Ce plan, a minima, autoriserait M. Obama à relever lui-même le plafond de la dette, en assumant seul la responsabilité politique d'une telle mesure.