L'action de Semafo a traversé une autre séance boursière mouvementée, hier, alors que les enjeux de sécurité liés aux activités africaines du producteur d'or montréalais ont de nouveau alimenté l'anxiété.

La direction de Semafo a précisé par communiqué qu'aucun de ses employés n'a été impliqué dans l'attaque mortelle survenue vendredi sur la route qui mène à un site minier de l'entreprise, au Burkina Faso. Il s'agit du troisième événement similaire à se produire cette année à proximité des installations de Semafo, qui exploite deux mines au Burkina Faso (Mana et Boungou).

Quatre gendarmes et le conducteur d'un véhicule sont morts, vendredi, à la suite de ce que l'Agence France-Presse a décrit comme étant l'explosion d'un engin artisanal. Le véhicule de la gendarmerie effectuait une mission d'escorte de travailleurs du site aurifère Boungou, selon l'AFP. Les djihadistes ont dans le passé été liés à des attaques du genre en Afrique.

Semafo compte quelque 1200 salariés au Burkina Faso, dont environ 85 expatriés. L'entreprise a précisé dans son communiqué qu'elle poursuit ses discussions avec le gouvernement à l'égard de la sécurité de cette route publique du Burkina Faso. « Nous demeurons fortement engagés à assurer un niveau maximal de sûreté et sécurité à nos employés et nos activités minières », est-il précisé.

La direction n'a pas souhaité commenter davantage. « Nous n'allons pas émettre d'autres commentaires concernant les événements survenus vendredi », a indiqué à La Presse la porte-parole Ruth Hanna.

UNE « PRÉOCCUPATION GRANDISSANTE »

« Bien que les activités minières ne soient nullement affectées, je m'attends à ce que les investisseurs démontrent une préoccupation grandissante envers les risques liés à des activités au Burkina Faso », a souligné hier l'analyste Ovais Habib, de la Scotia, dans une note envoyée à ses clients.

Des incidents armés avaient alimenté l'anxiété, l'été dernier, et forcé Semafo à prendre des mesures pour assurer une meilleure sécurité de son personnel en Afrique. L'entreprise avait révélé à la mi-août que cinq gendarmes et l'employé d'un sous-traitant avaient perdu la vie. Quelques jours plus tard, un autobus transportant des employés se faisait attaquer par des bandits.