Produits Kruger reçoit un important coup de pouce du gouvernement Couillard afin de moderniser son usine de Crabtree, dans Lanaudière, et y installer une nouvelle machine à papier.

Un prêt octroyé par Investissement Québec (IQ) couvre 39,5 millions de dollars du coût total de 55 millions.

On ne prévoit pas de nouvelles embauches, mais plutôt la consolidation des quelque 600 emplois sur ce site. Toutefois, la construction d'un bâtiment pour y installer la machine devrait temporairement créer 200 emplois.

« Nous avions un projet où l'on parlait de modernisation, a affirmé la ministre de l'Économie, Dominique Anglade, au cours d'un entretien téléphonique, pour justifier le prêt. La machine présentement en marche [qui sera remplacée] datait de 1935. Elle n'était pas concurrentielle. »

La machine nouvellement acquise, dont la mise en service est prévue à la fin de l'été 2017, se trouvait auparavant à l'usine de Lincoln Paper, dans l'État du Maine, qui devrait fermer ses portes.

Ce projet de modernisation devrait permettre à l'usine derrière des marques telles que Cashmere, SpongeTowels, Scotties et White Swan d'ajouter 20 000 tonnes à sa production annuelle de 90 000 tonnes, a souligné lundi le chef de la direction de Kruger, Mario Gosselin.

« Nous connaissons une croissance constante dans le secteur du papier hygiénique depuis l'acquisition de Papiers Scott en 1997, a-t-il affirmé au cours d'un entretien téléphonique. Il y a une croissance de quatre à cinq pour cent des revenus à chaque année. C'est un produit de consommation nécessaire. »

Selon M. Gosselin, la demande de papier hygiénique est actuellement en croissance partout en Amérique du Nord et l'usine pourra, grâce à sa nouvelle machine, pallier à un « manque à gagner » au chapitre de la production.

Le chef de la direction de Kruger prévoit cette année des ventes estimées à 1,2 milliard de dollars dans ce secteur en Amérique du Nord.

« C'est une entreprise qui exportera à l'extérieur du Québec 75 % de ce qui sera fabriqué avec la nouvelle machine, a souligné Mme Anglade. C'est une société qui est en croissance du côté des parts de marché. »

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement Couillard vient en aide à Kruger.

En septembre 2015, l'État québécois avait annoncé un investissement de 190 millions pour la transformation d'une machine à papier pour qu'elle puisse fabriquer du carton d'emballage.

En plus d'allonger 106 millions de dollars pour mettre la main sur 25 % des parts de Kruger Holding - nouvelle entreprise regroupant les activités de Kruger Trois-Rivières et d'Emballages Kruger, Québec avait accepté de prêter 84 millions à Kruger Trois-Rivières afin que l'usine puisse continuer à produire du papier journal tout en entamant la production de carton.

L'État québécois s'attend cependant à essuyer des pertes en ce qui a trait à cette dernière intervention, puisque selon des chiffres ayant servi à établir les crédits budgétaires 2016-2017, la provision pour pertes de ce prêt est chiffrée à 51,3 millions de dollars.

« Il ne faut pas voir un problème en lien avec le projet avec cette provision, a dit Mme Anglade. Tout prêt est associé à une provision qui doit se retrouver au budget du gouvernement. »